Nacer Benrer avait été condamné en février dernier pour avoir fourni des armes Mehdi Nemmouche, auteur de l'attentat du musée juif de Bruxelles, en 2014.
Nacer Bendrer, condamné à 15 ans de réclusion pour avoir fourni les armes à Mehdi Nemmouche, auteur de l'attentat du musée juif de Bruxelles, a écopé lundi de trois années supplémentaires pour des faits distincts de détention d'armes.
Le tribunal correctionnel de Marseille a assorti cette peine d'un mandat de dépôt, et décidé qu'elle ne serait pas confondue avec les précédentes.
Déjà condamné à 20 ans de prison
Elle s'ajoute donc à celle, définitive, de 15 ans prononcée par la justice belge pour sa complicité dans l'attentat qui a fait quatre morts en 2014, et à une peine de 5 ans, prononcée l'an dernier en France pour une autre affaire, de tentative d'extorsion dans le milieu de la drogue.
Les armes avaient été découvertes lors de l'interpellation de M. Bendrer dans un logement des Bouches-du-Rhône, huit mois après l'attentat de Bruxelles, dont l'auteur principal, Mehdi Nemmouche, a été condamné à la perpétuité.
À la barre, M. Bendrer, cheveux ras sur les tempes et pull gris, a reconnu la détention des armes, une Kalachnikov, deux pistolets semi-automatiques et un fusil de chasse, certains chargés et prêts à tirer.
"Je les gardais pour rendre service à une personne qui était en prison pour de la drogue", a-t-il soutenu, niant les avoir acquises et assurant ne pas savoir à quoi elles étaient destinées. Cette personne n'a pas été interrogée et a depuis été assassinée dans un règlement de comptes à Marseille.
Faute de projet terroriste mis en évidence par l'enquête sur le territoire français, ce pan du dossier était finalement jugé, cinq ans après, à Marseille.
"J'ai été anéanti par ce qu'il s'est passé à Bruxelles"
"Je n'ai jamais été radicalisé de ma vie, je ne suis pas pratiquant et j'ai été anéanti par ce qu'il s'est passé à Bruxelles", a précisé M. Bendrer. Sur les faits, "j'ai fauté, je dois être puni", a ajouté ce Marseillais de 31 ans, déjà condamné à plus de dix reprises pour divers faits de délinquance.
La peine, le maximum prévu par le code pénal à l'époque des faits, est conforme aux réquisitions de la procureure Laurie Leblond, qui a estimé "pas tenable" la version du prévenu.
Après l'arrestation de Mehdi Nemmouche, "on a du mal à comprendre comment (Bendrer) accepterait de garder des armes pour 250 euros tous les 10 jours et de risquer d'être interpellé avec", a-t-elle souligné.
"C'est un dossier vide, truffé d'erreurs voire de mensonges", a plaidé en défense Me Christine D'Arrigo, pour qui M. Bendrer n'est "pas un enfant de choeur" mais ne "mérit(ait) pas" la peine maximale.