Un terminal d'autoroute ferroviaire, le premier du genre à équiper un port maritime européen, a été inauguré vendredi à Calais, dernière étape avant la mise en service de la ligne de ferroutage reliant l'Espagne à la Grande-Bretagne.
Un terminal d'autoroute ferroviaire inauguré à CalaisCe terminal ultra-moderne permettra d'amener les remorques sur les ponts- garages des ferries transmanche directement depuis les wagons des trains (et des ferries vers les trains dans le sens Grande-Bretagne-France), sans utiliser de grues. Ce système est rendu possible par le recours au mode de "manutention horizontale" par tracteurs. Il permettra un gain de temps et donc le développement du trafic ferroviaire de semi-remorques non accompagnées, c'est-à-dire sans chauffeur tout au long de la ligne ferroviaire.
L'ouvrage, d'un coût de 7 millions d'euros financé par le port et l'Union européenne, a été inauguré, en présence d'un imposant parterre de transporteurs internationaux, par Daniel Percheron président du Conseil Régional, Frédéric Cuvillier ancien ministre aux Transports, Thierry le Guilloux, Président de VIIA ( branche transport et logistique de la SNCF) et Jean-Marc Puissesseau, PDG du Port Boulogne Calais.
30 à 35 000 remorques chaque année
La nouvelle ligne VIIA Britanica sera opérationnelle dès janvier 2016 et reliera le port de Calais au Boulou, à la frontière franco-espagnole près de Perpignan. A compter de mars prochain, et dans un premier temps, deux trains de 80 unités de fret partiront de Calais en mode de" manutention horizontale".Selon les professionnels, ce nouveau service permettra de transporter au départ de Boulogne-Calais de 30 à 35.000 remorques dès la première année de fonctionnement, chiffre porté à 40 000 par la suite. Actuellement, seules 4% des remorques embarquées dans un ferry entre Calais et Douvres sont des remorques sans tracteur. Cette autoroute ferroviaire modernisée grâce au nouveau terminal évite aux poids-lours de parcourir 1200 km par la route. Outre qu'il désengorge le trafic routier, l'ouvrage représente une "économie" de près de 50.000 tonnes d'émissions de CO2 par an, selon les promoteurs du projet.
Deux autoroutes ferroviaires existent déjà en France entre Luxembourg et Le Boulou et entre Chambéry (Aiton) et Turin (Orbassano).