Il y a "plus qu'un risque" que la dirigeante du Front national Marine Le Pen l'emporte lors des élections régionales de décembre en Nord-Pas-de-Calais/Picardie, a averti Manuel Valls lundi, en appelant une nouvelle fois à l'union de la gauche.
"Au moment où dans une région, un sondage en tout cas l'indique, il y a plus qu'un risque que l'extrême droite et Marine Le Pen l'emportent, il faudrait en rester à nos petites cuisines, ne pas être à la hauteur des responsabilités, ne pas se rassembler ?", a lancé le Premier ministre lors d'une conférence de presse à l'Assemblée nationale. "Et on sait aussi que ce risque peut aussi s'imposer dans d'autres régions", a-t-il fait valoir.
Le Premier ministre était interrogé sur des accusations de "panique" et de "sauve-qui-peut" relayées dans la presse après l'appel du premier secrétaire du PS Jean-Christophe Cambadélis à un prochain référendum du "peuple de gauche" sur une stratégie d'union
de la gauche aux régionales. "Pas sauve-qui-peut, urgence. Urgence !", a répliqué M. Valls devant la presse. "Et moi je salue une nouvelle fois l'initiative de Jean-Christophe Cambadélis", a dit le Premier ministre. "J'irai voter, oui. Je suis un militant", a précisé M. Valls qui sortait, au côté du président du groupe socialiste Bruno Le Roux, d'un séminaire avec les députés PS à l'Assemblée nationale.
Marine Le Pen arriverait nettement en tête du premier tour des élections régionales, le 6 décembre, en Nord Pas-de-Calais/Picardie, devançant d'au moins 10 points ses rivaux, et l'emporterait largement au second, selon un sondage Odoxa/Le Parisien-Aujourd'hui en France/BFMTV. D'après ce sondage publié dimanche, la présidente du Front national obtiendrait au 1er tour de 36 à 37% (selon les listes présentes) des suffrages exprimés, devant Xavier Bertrand (Les Républicains), crédité de 26%. Une liste PS-PRG conduite par le socialiste Pierre de Saintignon arriverait troisième, avec 21% en cas de liste commune EELV-Front de gauche (9%) et 19% si Front de gauche (6%) et EELV (4%) partent séparément.
Au second tour (le 13 décembre), Mme Le Pen l'emporterait largement (39%) en triangulaire devant Xavier Bertrand (32%) et Pierre de Saintignon (29%), selon ce sondage.
Dans un message adressé à une partie des écologistes et au Front de Gauche, le locataire de Matignon a plaidé que "les enjeux politiciens, les querelles ne peuvent pas prendre le dessus face à la gravité de la situation". "L'union, ça n'est pas l'effacement des différences -elles existent et sont légitimes-, l'union, c'est mettre de côté les ambitions personnelles pour se mettre au service des Français", selon lui.