120 migrants ont été expulsés à Calais, ce vendredi 11 décembre, a annoncé la préfecture du Pas-de-Calais. Plus de "900 expulsions" y auraient été recensées depuis le début de l'année selon l'association l'Auberge des migrants et le collectif Human Rights Observers.
La préfecture du Pas-de-Calais a annoncé avoir expulsé 120 migrants à Calais, ce vendredi 11 décembre, selon un communiqué. Les associations ont dénoncé une nouvelle fois des "méthodes humiliantes des pouvoirs publics". Des actions qui sont encore plus décriées depuis le tollé créé par la violente évacuation de migrants sur la place de la République le 23 novembre dernier.
"Trois opérations de mise à l'abri des migrants présents à Calais sur le terrain de la Roselière, sur le site du Virval ainsi que sur le terrain Calypso, ont été conduites après des évacuations, réalisées par les forces de l'ordre sur la base juridique de la flagrance", a précisé dans un communiqué la préfecture, affirmant que "ces opérations se sont déroulées dans le calme."
"Préalablement à ces opérations, de nouvelles maraudes avaient été effectuées sur ces sites pour proposer aux migrants intéressés une mise à l'abri dans différentes structures d'hébergement du département", précise la préfecture.
Des "méthodes choquantes" et des "comportements abusifs"
Un peu plus tôt, l'association l'Auberge des migrants et le collectif Human Rights Observers ont dénoncé une nouvelle fois dans un communiqué des "méthodes choquantes" et des "comportements abusifs" des équipes d'intervention, en publiant des vidéos prises par des bénévoles datées du début du mois.
Sur l'une d'elle, datée du 8 décembre à Grande-Synthe (Nord), on voit un membre de l'équipe de nettoyage, encadré par des forces de l'ordre, lacérer une tente dans un bois tandis qu'il y a toujours quelqu'un à l'intérieur.
Quelques jours plus tôt, le 5 décembre 2020 à Calais (Pas-de-Calais), l'équipe sur place "a été témoin d’une expulsion au cours de laquelle les forces de l’ordre ont fait leur entrée au pas de course sur un lieu de vie, à 8h48 du matin, afin de prendre par surprise les personnes exilées qui s’y reposaient et ne pas leur laisser le temps de déplacer leurs tentes hors du périmètre de l’intervention". Les personnes visées ont été "laissées à la rue après cette opération, aucune solution de mise à l’abri n’a été proposée", détaille l'association.
Les militants de Human Rights Observers, présents sur place, ont par ailleurs été verbalisés, lors de cette intervention, "malgré la présentation d’une attestation de déplacement professionnel valide".
Plus de "900 explusions" recensées à Calais selon les associations
Les deux associations avancent que depuis le 1er janvier, "plus de 900 expulsions ont été recensées à Calais, plus de 80 expulsions à Grande-Synthe", "exhortant les pouvoirs publics à mettre fin à cette politique inhumaine de traque et d'expulsion" sur une zone où se concentrent depuis des années des migrants tentant le passage vers la Grande-Bretagne.
Avec sept autres associations et 11 exilés, l'Auberge des migrants a assigné le préfet devant le Tribunal judiciaire de Boulogne-sur-Mer pour une opération d'expulsion le 29 septembre qu'elle estime illégale. L'audience, renvoyée une première fois, doit se tenir le 16 décembre.