Fermés depuis le 14 mars, les restaurants ne savent toujours pas quand ils pourront rouvrir. Pour limiter les pertes, certains d’entre eux proposent des plats à emporter, voire de la livraison à domicile. C'est le cas sur la Côte d'Opale, où les vacances de Pâques auraient dû lancer la saison.
Les dernières annonces du Président de la République ou du gouvernement n'ont pas rassuré les professionnels de la restauration. Si l'urgence sanitaire semble comprise de tous, le coup reste rude pour les bars et les restaurants qui auraient du profiter de ces vacances de printemps pour entamer leur saison. Pire, l'horizon estival ne semble pas plus radieux. Alors en attendant, certains s'adaptent.
Un besoin financier et moral
À Neufchâtel-Hardelot, dans le Pas-de-Calais, François Cousin et Yves Plausteiner, chefs-associés sont depuis lundi en mode traiteur. Deux entrées, quatre plats, deux desserts : la carte est réduite mais évolutive. Peu importe le menu, que ce soit pour ces deux chefs ou leur première cliente, le compte y est : "C'est vrai que sur Hardelot, ils sont nombreux les restaurateurs, et si ça peut donner un coup de pouce à tous... Aider les restaurateurs à se mettre dans cette idée de plats à emporter, c'est une très bonne initiative ! "
Trouver une parade pour retourner aux fourneaux était essentiel pour François : "Il fallait que l'on fasse quelque chose, un mois et demi sans rien faire, ça n'était plus possible. Ça fait plaisir de refaire sa cuisine, de revoir les gens !"
Un soulagement aussi pour Yves, tant le manque à gagner s'annonce grand dans cette profession, même si le service n'est pas tout à fait le même : "Le plaisir gustatif y est toujours, il n’y a pas de souci. Mais on peut moins s'amuser à mettre des décorations et moins d'attention aussi parce que quand c’est présenté sur assiette il faut que ce soit chaud ou tempéré, là, ça n'a rien à voir, c’est un autre produit !"
Traiteur et livreur à la fois
Ainsi, quelques kilomètres plus loin, à Equihen-Plage, à côté de Boulogne-sur-Mer. Le chef Jérémy Hénon, affiche une certaine frustration de ne pas pouvoir pleinement profiter de la saison qui commence : "Avec le weekend de Pâques qu’on vient de passer, avec le temps qu'il y a eu, on aurait dû faire 140 couverts par jour. "
Lui a décidé de reprendre doucement mais sûrement son activité par de la livraison à domicile. Il a ainsi porté 150 plats chauds et 80 desserts le week-end dernier dans le Boulonnais. "Une très bonne surprise, beaucoup de clients ont répondu à notre appel, et les commandes continuent d’arriver. Franchement, on est très satisfaits de ce premier week-end. Ça nous met du baume au cœur, parce que c’est vrai, on ne le cache pas, c'est difficile pour tout le monde on sait pas comment la suite sera, mais on se rend compte que les gens nous soutiennent !"
Un soutien primordial pour ces restaurateurs, toujours dans l'attente d'une aide réelle de l'Etat. Des initiatives qui traduisent bien le désarroi des professionnels face à l’absence de date de reprise.
Car avec cette fermeture forcée en pleine saison et qui pourrait durer une partie de l'été, certains d'entre eux estiment probable la perte de 70 à 80% de leur chiffre d'affaires en 2020.