Une fois toutes les deux semaines, la créature mécanique doit faire sa promenade pour des raisons de maintenance. Sans passagers ni spectateurs.
Le Dragon de Calais s'est promené sans passagers ni spectateurs sur le front de mer de la ville, près d'un mois après le début du confinement mis en place pour endiguer la propagation du Covid-19.
"Il faisait sa petite sortie", s'amuse Jean-Philippe Javello, directeur de la Compagnie du Dragon. "On le sort tous les quinze jours, pour qu'il se dégourdisse les pattes".
Les pattes, et surtout ses mécanismes internes. "On le démarre, on laisse chauffer l'huile, on laisse chauffer les composants, et le tour dure entre une demi-heure, trois quarts d'heure", selon les recommandations de la compagnie La Machine, qui a fabriqué la bête.
Mardi, il s'agissait donc de la deuxième promenade de la créature mécanique en un mois. En dehors de cette maintenance, "il y a une vingtaine de personnes en chômage technique, neuf personnes au chômage partiel."
Après les vents violents de cet hiver et une petite panne technique en janvier, les débuts du dragon de bois et d'acier sont donc compliqués, pourtant ce ne sont pas les clients qui manquent : "On a fait un très bon remplissage, à 80-90%" avant la crise, souligne Jean-Philippe Javello. La billetterie a fermé dès l'annonce du confinement, et même si "on peut jamais préjuger des taux de remplissage", ce beau mois d'avril aurait pu être l'occasion propice à une balade à dos de dragon.
Le flou du 11 mai
Faut-il s'attendre à une réouverture au 11 mai ? "Aujourd'hui, on ne sait pas trop parce que le président a été relativement vague en disant que le secteur du tourisme reprendrait au 15 juillet", souligne M. Javello, "mais est-ce que ça ne concerne que les cafés, hôtels, restaurants et camping ?" Le chef d'État n'a, curieusement, rien dit au sujet des dragons. "Il faut qu'on fasse un point avec madame le maire le semaine prochaine."
Un mois sans dragon, ça commence en tout cas à faire long, pour le directeur de la compagnie. "J'étais dans mon bureau quand il s'est mis à cracher du feu", lors de sa promande bi-hebdomadaire. "Le blast de la flamme m'a fait bizarre..."