Fini la pêche électrique dans les eaux françaises. Un soulagement pour les marins pêcheurs de la Côte d'Opale. Cette pêche est surtout pratiquée par les Hollandais.... Les professionnels de la région les accusent d'avoir asséché les ressources.
Le premier port de pêche français, Boulogne-sur-Mer, a le moral en berne. Ce vendredi 16 août, un seul fileyeur a pris la mer... Et à l'arrivée, le résultat est maigre : 2 caisses de poissons.
"On est parti depuis hier soir, 20h, on a passé la nuit entière à la mer pour rapporter 50 kg de sole", indique Mathieu Pinto, marin pêcheur. "C'est catastrophique. Ça fait 8 ans que je pêche en mer et je crois bien que c'est la pire année que j'ai eue. La faute à la pêche électrique."
Épuisement des ressources
La pêche électrique a épuisé les ressources. Les marins néerlandais en sont les principaux adeptes. Cette pêche était autorisée par l'Union européenne depuis 2007. Elle est désormais interdite dans les eaux françaises. Même si pour les pêcheurs boulonnais, le mal est fait.
"Ici, on retrouve des bateaux qui, à cause de la pêche électrique, ont été contraints d'être mis à vendre", ajoute Stéphane Pinto, vice-président du comité des pêches des Hauts-de-France. 4 bateaux à la vente dans le port de Boulogne, soit moitié moins de fileyeurs en 10 ans, sur le littoral de la région.
5 ans minimum pour que les poissons reviennent
Il faudra encore attendre 2 ans pour que la pêche électrique disparaisse totalement des eaux européennes, en 2021. "Maintenant il faut que le stock se régénère... Et ça, à mon avis, cela prendra 5 ans au minimum. On espère moins, peut-être qu'un stock de poissons va se régénérer plus rapidement que prévu. Mais cela prendra peut-être autant de temps pour se régénérer que le temps qu'a duré la pratique de la pêche électrique...", explique Stéphane Pinto.
En attendant, voici un étal du port de Boulogne : plus de limandes ni de carrelets, mais seulement quelques soles... Les fruits d'une pêche artisanale qui essaie de survivre.