Un conseiller municipal et régional proche de Florian Philippot a porté plainte contre trois joueurs du RC Lens.
Qui est le plaignant ?
Guillaume Kaznowski est conseiller municipal de Liévin, également conseiller régional des Hauts-de-France. Élu sous l'étiquette du Front national, il a rejoint le mouvement de Florian Philippot "Les Patriotes" lorsque ce dernier s'est éloigné du FN.
Lundi soir, l'élu observait le match contre Bourg-en-Bresse en tant que fan du RC Lens - il indique d'ailleurs sur son compte Twitter en être supporter.
Qui sont les joueurs du RC Lens concernés ?
Les trois joueurs mis en cause par Guillaume Kaznowski sont trois milieux de terrain : Abdellah Zoubir et Abdelrafik Gérard et l'international malien Souleymane Diarra.
Que dit Guillaume Kasnowski ?
La violente agression se serait produite à la sortie du match, avant de quitter le Stade Bollaert, vers 23h15. "Il y avait une altercation entre des supporters qui faisaient des reproches aux joueurs sur la prestation du match, sur l'ensemble de la saison (...) et ces joueurs n'ont pas accepté les critiques" nous explique-t-il.Je me suis fait lâchement agressé physiquement par des joueurs du @RCLens ce soir à la sortie du match
— kaznowski guillaume (@KaznowskiG) 12 mars 2018
"Lorsque j'ai vu la situation s'envenimer, je me suis dit que peut-être en filmant cette scène, ça aurait peut-être calmé les esprits" poursuit l'élu. "Au moment où je filme la scène, un des joueurs me voit."
"Un des joueurs, M. Diarra (...) me voit en train de filmer, me demande d'arrêter et de lui donner mon téléphone portable, chose que j'ai refusée."
"C'est alors qu'il s'est approché de moi pour me donner un coup au niveau du bras, celui qui tient le téléphone". L'appareil "est tombé au sol; au moment où je me retourne pour ramasser mon téléphone, je reçois un deuxième coup au niveau du visage, ce qui me déséquilibre et me jette au sol. Et à partir de là je perds connaissance" pendant trente secondes à une minute.
L'élu, qui a porté plainte "immédiatement, à la sortie du stade" a également "appelé directement M. Martel, le président du club, parce que je voulais avoir des explications", en vain assure-t-il.
Aujourd'hui, Guillaume Kaznowski a un certificat médical lui prescrivant 5 jours d'ITT. "Je demande des excuses (...) je me suis jamais adressé verbalement à ces joueurs"
Comment réagissent les joueurs et le RC Lens ?
L'entourage des joueurs a livré sa version des faits à RMC : "Un supporter provoquant a filmé des joueurs. Il faisait partie d'un groupe de supporters insultants, tenant des propos racistes. Les trois joueurs ont demandé par trois fois de cesser de filmer. Refus catégorique du supporter et de la foule qui n'a répondu que par des insultes et propos racistes. Les joueurs n'ont jamais été violents, ni rien. Chacun est reparti de son côté."Le RC Lens a publié un communiqué ce mardi soir : "Les éléments qui sont à la disposition du club aujourd’hui ne permettent en aucun cas de tirer des conclusions définitives sur leur exactitude, conclusions qui ne seraient que pures spéculations sur la réalité. Le RC Lens a donc décidé, avant toute chose, de laisser les pouvoirs publics faire la lumière sur la véracité des faits et prises de paroles actuellement relayés par divers medias."
Communiqué du #rclens
— Racing club de Lens (@RCLens) 13 mars 2018
▶️ https://t.co/QY9nPUSqHC pic.twitter.com/um8rVdBChm
Où en est l'enquête ?
La police de Lens a confirmé le dépôt de la plainte de M. Kaznowski et une enquête a été ouverte ce mardi matin. Toutefois, aucune garde à vue ni aucune audition n'a encore été menée, les policiers préférant d'abord rassembler davantage d'éléments. Le parquet de Béthune affirme qu'une enquête a été ouverte. "Les différents protagonistes vont être entendus par les policiers, la scène n'est pas d'une clarté limpide", a indiqué cette source.
Par ailleurs, l'élu doit consulter un médecin légal, car les 5 jours d'ITT qu'il s'est vu prescrire l'ont été par un médecin généraliste.
Pour l'heure, les policiers recherchent des témoins pour corroborer la version de l'élu. On ne trouve aucune vidéo ni aucune photo de l'altercation sur les réseaux sociaux, et on ignore également si les images de vidéo-surveillance seront exploitables au vu de l'heure tardive.