Vendredi 4 juillet, l’Insee a dévoilé son étude sur les villes moyennes des Hauts-de-France. Il en existe 40 dans la région mais selon l’étude, ces villes moyennes sont plus défavorisées que les autres villes moyennes en France.
Dans sa nouvelle étude publiée le 4 juillet, l’Institut National de la Statistique et des Études Economiques fait le portrait des villes moyennes des Hauts-de-France, c’est-à-dire les villes qui comptent au moins 10.000 emplois à l’exception de Lille et d’Amiens. Quarante villes moyennes regroupant au total deux millions d’habitants ont été recensées dans la région.
Des villes plus défavorisées
Les statistiques de l’Insee montrent que ces villes moyennes ont un niveau de vie moindre qu’en moyenne régionale. Si elles concentrent quatre emplois sur dix, le taux de pauvreté y est plus élevé que dans les autres régions (23 % contre 18 %) et le taux d’emploi y est plus faible (61 % contre 66 %).Pourquoi ?
Depuis une dizaine d’années, les employés à revenus modestes s’installent dans ces villes moyennes tandis que les cadres ont tendance à rejoindre les métropoles ou la campagne en périphérie de villes moyennes. « Globalement, le contexte économique de la région n'est pas très florissant et cela se ressent sur les villes moyennes, explique Jean-Christophe Fanouillet, directeur de l’Insee Hauts-de-France. Presque un quart de la population est en dessous du taux de pauvreté ».
Selon lui, les habitants plus aisés préfèrent habiter à proximité de ces villes moyennes pour améliorer leur cadre de vie. En revanche, ces communes concentrent les populations qui ont plus de mal à se déplacer comme les chômeurs ou les familles monoparentales. Ainsi, le logement social est plus présent dans ces villes moyennes qu'ailleurs sur le territoire (26 % contre 19 %) et les propriétaires sont moins nombreux.
Quatre zones urbaines
Les statisticiens de l’Insee ont dégagé quatre zones urbaines dans la région Hauts-de-France. Les villes moyennes sont majoritairement situées autour de l’ancien bassin minier (de Saint-Omer à Maubeuge en passant par Béthune, Lens et Arras), dans la moitié sud (Beauvais, Creil, Chantilly et Château-Thierry), au nord de l’Aisne (Saint-Quentin, Laon, Soissons) et sur la côte nord de la région (de Dunkerque à Berck).Différents types de villes moyennes
Enfin, l’Insee souligne l’existence de trois profils qui définissent ces villes moyennes. Première catégorie : les villes dites « structurantes ». La moitié des villes moyennes de la région, soit 20 villes, correspondent à ce profil, c’est-à-dire qu’elles attirent des actifs. Ce sont souvent des préfectures comme Laon, Beauvais et Arras ou des sous-préfectures comme Boulogne-sur-Mer ou Maubeuge. Elles concentrent des services publics et de nombreux emplois qualifiés, jouant ainsi un rôle structurant pour les territoires voisins. En revanche, le chômage y est très présent et la population assez jeune et défavorisée. Dans son étude, l’Insee écrit que « 24 % de la population appartient à un ménage vivant sous le seuil de pauvreté ».Deuxième catégorie : les villes résidentielles. L’Insee en dénombre 17, dont la majorité se situe dans l’ancien bassin minier entre Béthune, Lens et Valenciennes. Ces communes offrant en général peu d’emplois, leurs habitants sont surnommés les « navetteurs ». C’est-à-dire qu’ils vont travailler dans des villes voisines plus dynamiques économiquement. En revanche, Berck et Chantilly sortent du lot car elles abritent des populations plus favorisées. « Ces villes captent les masses salariales apportées par les navetteurs » précise l’Insee dans son rapport. Par exemple, Chantilly profite de sa proximité avec Paris pour attirer des cadres.
Dernière catégorie : les villes industrielles comme Arques, Grande-Synthe et Onnaing. Elles concentrent généralement beaucoup d’emplois et se situent en périphérie d’une autre grande ville moyenne. Elles jouent un grand rôle industriel dans la région et se distinguent par leur forte attractivité pour les territoires voisins.