La rumeur courait depuis plusieurs jours. C'est dimanche soir, au 20h de France 2, que l'ancien député de la Somme a déclaré sa candidature à la primaire, qui a lieu les 22 et 29 janvier.
L'ancien ministre de l'Education, après une retraite médiatique depuis qu'il a quitté le gouvernement Hollande en 2014, est de retour. Il a annoncé être candidat à la primaire de la gauche, dimanche soir, à l'occasion de sa venue sur le plateau du 20h de France 2. Il a d'emblée affirmé vouloir "rassembler" son camp, y compris Jean-Luc Mélenchon et Emmanuel Macron, pour "gagner la présidentielle".
"Je n'avais pas prévu d'être (candidat) car je considérais que le président de la République devait porter les couleurs de ce bilan et de ce nouveau projet, j'ai pris (la décision) le soir où il a fait son annonce" a-t-il précisé. Soupçonné d'être envoyé pour contrer Manuel Valls, il a répondu que cela "n'a aucun sens", "je n'ai aucun ennemi".
"je n'avais pas prévu d'être candidat, je pensais que le président devait se représenter" @Vincent_Peillon #Peillon20h #Peillon2017
— avecpeillon (@avecpeillon) 11 décembre 2016
Fillon "attaque les fonctionnaires"
Répétant qu'il sera "le candidat du rassemblement", il a attaqué l'extrême-droite "qui a déshonoré notre pays" et le candidat Les Républicains François Fillon, dont le programme est "d'une dureté incroyable" et "attaque les fonctionnaires". Pour François Hollande, qui ne sera pas candidat et dont il a été ministre de l'Education de 2012 à 2014, il n'a eu que des louanges.Les "jugements sur la personne et l'action" de François Hollande "sont injustes", a-t-il soutenu. "Il y a un seul pays en Europe qui a maintenu sa cohésion sociale, son niveau de sécurité sociale, qui a créé des postes de fonctionnaires, qui a fait de nouvelles conquêtes de protection sociale (...) et en même temps on a réduit nos déficits, on a maintenu notre modèle social et même on l'a fait progresser", a vanté le député européen.
La déchéance de nationalité "m'a profondément heurté"
Convaincu, il a déclaré que "les Français vont très vite réapprécier la personne et le bilan" de François Hollande. Il reconnaît tout de même les "erreurs" et "difficultés". "Personne ne peut imaginer que le débat sur la déchéance de nationalité ne m’ait pas profondément heurté", précise-t-il dans un entretien accordé au journal Le Monde de ce lundi 12 décembre.A la question "Reviendrez-vous sur la loi travail?", il répond qu'il faut "revoir" deux points : la hiérarchie des normes et les heures supplémentaires. Mais en tête de son programme, Vincent Peillon entend lutter contre "les inégalités sociales et territoriales" et "assurer la transition énergétique absolument indispensable".
Et à ceux qui lui rapprochent son absence du débat politique des dernières années, il rétorque "J'ai travaillé et je suis prêt". "J'ai préféré écrire des livres plutôt que de faire des petites phrases tous les matins."