Depuis les outils en silex fabriqués par les premiers humains jusqu’à l’œuvre de Cristina Iglesias créée au début du XXIe siècle, le musée San Telmo de Saint Sébastien propose une plongée dans l’Histoire du Pays basque. On y trouve tout un abécédaire artistique, politique, économique, de façon pédagogique, dépouillée et élégante, afin de mieux saisir l’essence du Pays basque.
Le musée San Telmo :
C’est une institution qui a 120 ans d’histoire qui à ses débuts était située dans un quartier central de Saint Sébastien. Aujourd’hui, elle est au pied du mont Urgull qui domine le vieux quartier, à San Telmo ancien couvent des Dominicains. Dès sa création en 1902, sans oublier l’Archéologie, ce musée se veut historique et artistique. C’est le but que s’assigne la Société économique basque des Amis du Pays.
Le peintre Ignacio Zuloaga joue alors un rôle immense, mécène du musée. Pour l’inauguration du nouveau site à San Telmo, il demande à son ami catalan, Josep Mari Sert installé à Paris (qui a réalisé entre autres, des décors pour le chorégraphe Diaghilev) de peindre les tentures incroyables et magnifiques de l’église. San Telmo est un musée de référence en Europe.
Les salles que nous découvrons :
- La salle du monde rural :
On ne peut nier que les racines de la culture basque soient en grande partie rurales. Le monde paysan en est le berceau. Mais la pêche a forgé aussi ce pays, l’ouvrant sur le monde, sur les mers duquel les Basques ont navigué. Dans ce sens une salle nommée « Traditions vivantes » est proposée, car les traditions dites basques se sont nourries de ces deux univers. Nombre de pratiques de sports et d’expressions culturelles sont nées du travail de la terre et de la mer et sont toujours d’actualité. Ce monde est à l’origine de ce que l’on peut appeler un trait de l’âme basque : l’esprit d’entraide, de solidarité, le travail de voisinage, auzolana en euskara.
- La salle de l’industrie :
L’image d’Épinal du Pays basque n’est pas vraiment liée à l’Industrie. Pourtant l’activité industrielle a forgé ce pays également. Le musée corrige cette image et lui offre une place peu habituelle, aux coopératives notamment, celles de Mondragon avec le célèbre groupe Fagor. Jose Mari Arizmendiarrieta, figure du catholicisme de gauche en fut l’élément fondateur. On peut voir aussi comment l’industrie des armes à Eibar par exemple s’est reconvertie dans celle de la machine-outil où le Pays basque a excellé. Mais aussi les appareils ménagers, les scooters, les vélos, les voitures, comme les célèbres Seat.
- La salle de l’Histoire.
L’Histoire tient une grande place dans le musée San Telmo : guerres carlistes, Seconde République, Guerre d’Espagne, Transition démocratique. Il était nécessaire d’aborder ces chapitres afin que les visiteurs saisissent mieux le Pays basque, loin des clichés dont il pâtit. Les luttes pour la langue basque, l’attachement des Basques à l’euskara sont ici abordés pour mieux comprendre ce pays.
- La Salle des Arts.
L’Art proposé ici est au final le produit de tout ce que nous découvrons dans le musée. Histoire, activités humaines, agricoles, industrielles, situation politique-économico-sociale. On retrouve dans les collections des œuvres de ce que d’aucun appelle l’école basque de peinture et surtout de sculpture, bien qu’influencée évidemment par les courants internationaux.
On peut souligner la présence des femmes dans l’Art contemporain. San Telmo veut leur donner dans un avenir proche encore plus de lisibilité. Il en sera de même pour la partie littérature, musique etc. Elles ont déjà leur place dans la Politique avec les figures de Dolores Ibarruri, Karmele Errazti, Polixene Trabudua.
Les expositions temporaires :
San Telmo accueille de nombreuses expositions temporaires qui sont à la fois une façon de renouveler et d’élargir l’offre du musée, et aussi de dévoiler les richesses de ses collections, conservées dans ses réserves immenses.
Voici trois expos temporaires de ce printemps 2023 que nous avons filmées.
- Banbalinetan. Dans les coulisses.
Amable Arias, est un représentant majeur du renouveau du monde des Arts dans les années 60, qui secoue le joug de l’art officiel franquiste. Membre du groupe Gaur initié par Jorge Oteiza, Chillida, Nestor Basterretxea, Amable est alors un jeune peintre qui s’engage dans l’Abstraction. Mais là, on découvre un aspect sans doute moins connu de son talent : les costumes et décors conçus pour le théâtre Antzoki zahar de Saint Sébastien, où sa mère travaillait. Des œuvres de jeunesse, aquarelles, dessins, esquisses qui témoignent de la vie du théâtre et de la scène des années.
- Dantzaz ele. Costumes d’hier et aujourd’hui.
Exposition temporaire de la compagnie Maritzuli de Biarritz sur les costumes de danses, dans le cloitre de San Telmo. Quatre temps forts de la danse en Pays basque nord (u de France) sont ainsi proposés : la mascarade souletine, les Kaskarots d’Ustaritz, la Cavalcade et la Fête Dieu, Besta Berri, dans l’église de San Telmo. De magnifiques costumes précédemment présentés à Biarritz et au cloître de la cathédrale de Bayonne.
- 90 Berriak. Années 90, les temps nouveaux
90 Berriak traite de ces ateliers créés dans les années 90 dans des friches industrielles et usines désaffectées de Saint Sébastien, investies par de nombreux plasticiens. Bilbao et Vitoria-Gasteiz étaient dans la boucle aussi. Tout au long de l'émission il apparait évident que le Pays basque n'a jamais été replié sur lui, ou à l'écart du monde, mais au contraire traversé et enrichi de toutes les influences, comme lui même apporte sa pierre à la construction de la maison de la culture universelle.
Nos invitées. Gure Gomitak.
Karmele Barandiaran : Responsable du Développement
Nerea Izagirre : Responsable de la Recherche
Ana Iza : Responsable des Activités culturelles
Les musiques que j’ai choisies. Erabili ditudan abestiak.