L'exploitation a donc démarré son activité d'engraissement, dans un climat de défiance. À Coussay-les-Bois, dans la Vienne, la ferme des 1 200 taurillons a reçu ses premiers bovins. Cette ferme d’élevage intensif fait l'objet, depuis des années, d'une bataille judiciaire. Les oppositions au projet restent encore très vives.
Après 10 ans de controverse, les premiers taurillons sont arrivés à Coussay-les-Bois. 250 bovins pour l’instant. Ils seront 1 200 courant 2025, sous les toits des trois bâtiments de cette immense ferme. Pour les opposants de la première heure, le combat contre l’autorisation d’exploiter continue.
"On n'est pas défaitistes, sinon on aurait lâché depuis dix ans. On est en colère parce que l'administration a fait preuve d'une très très grande largesse, donc on va faire de la surveillance".
On va être là au quotidien, de façon à mettre au grand jour tout débordement, sur la question du bien-être animal par exemple.
Dominique BrunetPrésident de l'association Aspect
Un risque sanitaire ?
Les opposants pointent plusieurs anomalies sur le site. Une alimentation des taurillons composée uniquement de paille et de granulés, des bâtiments dont la conception ne respecte pas les préconisations de la Chambre d’Agriculture.
François Bigot, porte-parole de l'association Aspect, s'inquiète de la grandeur et de la promiscuité des installations : "Quand il y aura une épidémie, ça va se répandre sur les 1 200 taurillons."
Des "entorses" à l'environnement ?
Selon la Préfecture de la Vienne, aucune obligation en matière de santé animale, de protection des animaux, et d’autorisation environnementale ne s’oppose au démarrage de l’activité. Mais pour les opposants, le permis de construire n’est pas respecté : les haies n'auraient pas été conservées et le non-mélange des eaux ne serait pas garanti.
1 200 taurillons, ça va produire un stock de fumier très conséquent, on ne sait pas ce que sera le plan d'épandage !
François BigotPorte-parole de l'association Aspect
Les opposants ont d’ores et déjà déposé un recours gracieux contre l’autorisation d’exploitation accordée par la préfecture. Contacté, l’exploitant de la ferme ne souhaite pas s’exprimer pour l’instant.