Le Niçois de 41 ans, double champion du monde de la discipline, s'est confié sur sa carrière et sa passion pour la mer lors de "C'est pas le jour", le magazine de la nuit diffusé sur France 3 Paca.
Guillaume Néry est capable de retenir sa respiration plus 7 minutes et de plonger à 126 m en apnée. Le Niçois a même atteint 139 mètres lors d’une compétition. Une profondeur jamais atteinte par un être humain. Or, ce record n’a pas été validé, car l’apnéiste a fait un malaise à la remontée qui a failli lui coûter la vie. Après vérification, l’organisation s’est aperçue qu’elle avait commis une erreur, car la profondeur indiquée au plongeur était de 129 mètres alors qu’en réalité, il y avait 10 m de plus.
C’est un homme profond et pas que dans les abysses qui a accepté de livrer ses confidences lors de "C’est pas le jour", le magazine de la nuit diffusé sur France 3 Paca.
L’homme qui ne voulait pas être un poisson
Mais malgré ses performances sous-marines, Guillaume Néry refuse d'être surnommé "l'homme-poisson". "Ça enferme la discipline dans quelque chose de surnaturel et d’inaccessible, tranche-t-il. En réalité, malgré les performances et les records, moi, j'essaye de montrer que tout le monde peut y arriver, du coup, je tente vraiment de déconstruire tout ça…"
Le natif de Nice a grandi entre la mer et la montagne, mais sa quête de la verticalité a commencé d'abord par l'altitude. "La première partie de mon adolescence m'a plutôt amené a côtoyé la verticalité vers les montagnes du côté du Mercantour même si la Méditerranée était là, confie-t-il. Mais quand j'ai découvert mes capacités, j'ai basculé de l'autre côté, j'ai poursuivi mon exploration, mais vers le bas cette fois."
"Le 'Grand Bleu' montre des personnalités un peu sociopathes"
Une passion pour la mer liée au Grand Bleu ? Ce film, qui a marqué toute une génération, est sorti en 1988, Guillaume Néry avait alors 6 ans. Luc Besson a adapté librement des vies et récits des pionniers de l’apnée que sont Enzo Maiorca et Jacques Mayol. Il a connu un très grand succès et poussé de nombreuses personnes à "plonger" dans l’apnée. Une découverte romantique de la discipline qu'il a fallu canaliser et encadrer dans le milieu très particulier des apnéistes.
"Il y a de grands débats autour du 'Grand Bleu' au sein de notre communauté, assure Guillaume Néry. Pour moi, et pour la majorité de mes collègues, on considère que nous devons beaucoup à ce film, on lui doit presque tout." Avec toutefois quelques réserves.
"Quand le film est sorti, ça a permis de mettre en lumière cette discipline complètement confidentielle, glisse-t-il. Le 'Grand Bleu' montre des personnalités un peu sociopathes qui au final sont des apnéistes. Et c’est en ça que, dans un deuxième temps, il a fallu lutter dans le développement de la discipline pour montrer que l’apnée, telle qu’elle se pratique de manière réelle et avec la philosophie de notre groupe niçois, est complètement différente de celle du Grand Bleu."
"On n’est pas dans une quête de la vie à la mort, on est amoureux de la vie."
Guillaume Néryà France 3 Paca
Guillaume Nery nous parle de sa passion des abysses et de celle du ciel et des étoiles. De sa découverte du vélo qu’il pratique sur les routes escarpées de l’arrière-pays niçois avec sa bande de potes, de sa quête d’un monde meilleur ou les mers et océan seraient enfin débarrassées des pollutions issues des activités humaines. Guillaume Néry n’est pas un poisson, mais un Terrien qui n'est jamais à bout de souffle.