Les éleveurs demandent principalement la révision du statut d'espèce protégée pour le loup, dont l'aire de répartition a désormais largement dépassé les Alpes maritimes, où ils sont apparus initialement en 1992, pour atteindre les Cévennes, l'Hérault, l'Aude et la Lozère.
"Subventionne un loup, élève une brebis!" Les éleveurs de la confédération paysanne (CP) mènent campagne sur un mode grinçant au Salon de l'Agriculture pour dénoncer plus de 8.200 attaques mortelles l'an dernier contre leurs troupeaux. Des attaques de loups ont également été signalées en Franche-Comté, en Champagne, en Lorraine.La ministre de l'Ecologie Ségolène Royal, en visite sur le Salon, s'est arrêtée un long moment samedi sur le stand de la confédération paysanne pour écouter leurs doléances et a convenu avec eux que "les éleveurs avaient le droit de se défendre". Elle a rappelé qu'elle avait autorisé les chasseurs à effectuer ces "prélèvements" depuis août dernier au cours de leurs battues et demandé à ses conseillers "de faire le bilan de (cet) arrêté". Elle a également demandé une "étude sur le changement de statut pour en mesurer les moins et les plus".
Selon Olivier Bel, éleveur chargé du dossier à la Confédération, la population de loups croît de 20% par an pour atteindre 350 individus en 2014: "Dans deux ans on en aura 500, que fera-t-on?" demande-t-il. En vertu du statut protégé, seuls 10% de "prélèvements" sur les meutes sont autorisés annuellement, soit 36 loups en 2014. "Et encore, seuls 15 ont été réalisés l'année dernière" insiste M. Bel.
Le syndicat (minoritaire) fait valoir que des éleveurs écoeurés par la perte de leurs brebis ou de leurs chèvres jettent l'éponge, ajoutant ainsi à la "désertification" des montagnes. La confédération paysanne avait l'intention de distribuer 500 tracts au Salon samedi, adressés "aux amoureux des loups":
"Pour la modique somme d'1 euro vous aurez la possibilité de choisir une brebis ou un agneau dans la région de votre choix". "Si par malchance il était tué par les loups (...), nous vous ferions parvenir la photo de votre animal mort, la plus détaillée possible"; Cette photo est aujourd'hui indispensable pour être indemnisé.
Officiellement, 8.225 brebis ont été tuées par les loups en 2014, mais en ajoutant les "disparues", les éleveurs estiment que le cap des 10.000 a été franchi.