Toulouse chef-lieu de la future région Midi-Pyrénées et Languedoc-Roussillon, l'annonce n'a surpris personne, mais les politiques de notre région bombent le torse pour faire passer la pilule et tenter de sauver quelques pouvoirs. Philippe Saurel et Damien Alary ont lancé la bataille politique.
La ville rose préférée à Montpellier, comme capitale régionale administrative et politique. L'information donnée lundi matin, sur Europe 1, fait bondir le maire de Montpellier. Pourtant, tout le monde s'y attendait.
Le gouvernement aurait tranché. Toulouse sera la capitale administrative et politique de la future grande région née de la fusion entre Midi-Pyrénées et Languedoc-Roussillon.
Philippe Saurel veut "des compensations pour Montpellier"
Le maire DVG de Montpellier s'est montré ferme et combatif lors d'une conférence de presse tenue en milieu d'après-midi à Montpellier.
"Si Toulouse est définitivement capitale régionale alors Montpellier doit obtenir des compensations et je me battrais pour ça" a notamment déclaré le maire de Montpellier. Il réclame une "équité territoriale" entre Toulouse et Montpellier.
"Il faut une équité territoriale entre #Toulouse et #Montpellier" pic.twitter.com/Q6QuR55wSX
— saurel philippe (@saurel2014) April 13, 2015
Le maire de Montpellier précise que son homologue toulousain, Jean-Luc Moudenc, soutient sa position.
"Je souhaite un partage des pouvoirs équitable avec la ville de Montpellier comme dans une autre région, celle de Caen, celle de Rouen, celle de Fabius", a-t-il déclaré, évoquant des informations selon lesquelles le ministre des Affaires étrangères a obtenu un partage des pouvoirs entre les deux capitales normandes.
Philippe Saurel, exclu du PS avant les municipales de 2014, en profite pour égratigner une classe politique apathique en Languedoc-Roussillon, n'excluant pas la possibilité de se présenter aux prochaines régionales, après ses succès aux Municipales et aux récentes Départementales. Car il n'y a pas que les pouvoirs régionaux en jeu, il y a aussi une lutte politique locale, une lutte d'image et de pouvoir à gauche, voire une lutte d'ego.
Il s'en est pris aussi à "l'armée mexicaine" des parlementaires, conseillers départementaux et régionaux dont la majorité "sont muets comme des carpes" et incapables de défendre leur région.
Lui qui se présente régulièrement comme un proche du Premier ministre Manuel Valls, déplore de ne pas avoir été consulté.
"Je suis à ce jour le seul maire de gauche dans le sud de la France. Et je ne comprendrais pas que le gouvernement traite Montpellier avec autant de désinvolture", a-t-il dit.
La liste des capitales des nouvelles régions pourrait être annoncée, dès mercredi, en Conseil des ministres.
Damien Alary veut "un partage équitable des pouvoirs"
Le président PS du conseil régional du Languedoc-Roussillon a réagi à la révélation par la presse de la liste provisoire des futurs chefs-lieux régionaux.
"Je n'ai pas pour habitude de commenter les informations qui ne sont pas confirmées par le gouvernement, mais la désignation prochaine de Toulouse comme chef-lieu régional provisoire ne serait pas une surprise pour moi. Certains semblent le découvrir aujourd’hui, ce n'est pas mon cas. Je me bats en effet depuis plusieurs mois pour que l'union de nos 2 régions soit une réussite, et la condition de cette réussite passe par un partage équitable des pouvoirs, un équilibre des centres de décision politiques et économiques.
J'ai invité tous les acteurs locaux (consulaires, Présidents des départements, élus locaux, représentants économiques et universitaires...) à me faire des propositions en ce sens.
Notre grande région comportera deux métropoles, donc deux capitales. Si Montpellier n'est plus chef-lieu, alors cela appelle des engagements très forts de l'Etat pour rétablir l'équilibre avec Toulouse. J'ai vu en ce sens Bernard Cazeneuve jeudi dernier. Il souhaite préserver cet équilibre entre les 2 métropoles. Il viendra d'ailleurs en débattre à l'assemblée régionale prochainement.
Je ne veux rien lâcher, je me bats depuis plus de 6 mois, et je continuerai jusqu’au bout pour porter les couleurs et la force du Languedoc-Roussillon.
A l'heure où nos concitoyens nous ont adressé un message très fort de défiance par un vote sans précédent en faveur du Front National, il est indispensable que dans cette union, il n'y ait pas un fort et un faible. C'est une attente forte de la population".