A Béziers, Robert Ménard rebaptise une rue du nom d'un partisan de l'Algérie française

Robert Ménard, maire de Béziers soutenu par le FN, a rebaptisé samedi la "rue du 19 mars 1962", date des accords d'Evian,  en "rue du commandant Hélie Denoix de Saint-Marc", un ancien résistant et partisan de l'Algérie française. 500 opposants ont manifesté.

"L'Algérie, c'est notre paradis (...). Demandez à nos compatriotes ce que furent les jours après le 19 mars", a lancé M. Ménard, qui s'est exprimé au cours d'une cérémonie qui a eu lieu devant environ 2.000 à 2.500 personnes, dont 500 opposants, qui l'ont hué aux cris de "Ménard facho, Ménard assassin!"

"Non, je ne veux plus que nous soyons dans la repentance, je veux dire notre vérité à ceux qui armaient le bras des assassins des harkis, aux bourreaux qui nourrissent encore une haine de la France", a encore lancé le maire de Béziers.

"Pour nos frères musulmans, il ne faut pas occulter la réalité de notre histoire,
Hélie de Saint-Marc était de ceux qui pouvaient mourir pour des idées, pour eux", 
a encore déclaré M. Ménard, qui a achevé son discours sous les acclamations de ses partisans, qui scandaient "Algérie française". Ils ont ensuite entonné "Le Chant des Africains", un chant militaire repris pendant la guerre d'Algérie par les Pieds-Noirs et les partisans de l'Algérie française.

Né à Bordeaux en 1922 et mort à La Garde Adhémar (Drôme) en 2013, Hélie Denoix de Saint-Marc, résistant, fut déporté à Buchenwald. En avril 1961, il fit le choix de l'Algérie française et  participa au putsch des généraux à la tête du 1er REP (Régiment étranger de parachutiste). L'opération échouera et lui se constituera prisonnier. Il sera condamné à dix ans de réclusion et effectuera cinq ans de prison avant d'être gracié par le général De Gaulle. Réhabilité en 1978, il publie en 1995 une autobiographie et multiplie les conférences. Il avait été élevé en novembre 2011 au rang de Grand Croix de la Légion d'honneur par Nicolas Sarkozy.


Reportage : N.Mutel/T.Will


L'initiative de Robert Ménard a suscité samedi la réprobation du Premier ministre Manuel, Valls, qui a jugé, en visite en Bretagne, que "la nostalgie, et notamment la nostalgie de l'Algérie française, n'apportera(it) rien de bon". "Aujourd'hui, on a besoin de regarder l'avenir avec de l'optimisme et le Front national n'aime pas la France", a ajouté le Premier ministre.

Reportage : France 3


Sur son compte Twitter, le porte-parole du gouvernement et ministre de l'Agriculture Stéphane Le Foll a quant à lui estimé qu'"avec Denoix de Saint Marc, Ménard et FN montraient leur visage: réécrire l'Histoire, mépriser la mémoire et s'en prendre à la République".

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