Le maire de Béziers, Robert Ménard, veut créer une garde biterroise constituée d'anciens militaires et gendarmes. Elle patrouillera le temps de l'Etat d'urgence, dotée d'un uniforme bleu, pour rassurer les habitants.
"Il est important que les Biterrois voient des gens dans la ville en charge de leur sécurité si il y a un problème" .
C'est en ces termes que le maire extrême droite de Béziers a expliqué, lors d'une conférence de presse, son souhait de mettre en place une garde biterroise.
Il s'agit de recruter d'anciens militaires, pompiers, policiers, gendarmes ou responsables de sécurité bénévoles. Ces anciens militaires et de gendarmes circuleront dans la ville en uniforme pour rassurer la population.
"Rejoignez la garde biterroise" selon l'affiche de la mairie. La formule ressemble à celle de l'armée, pour ses campagnes de recrutement.
Une campagne d'affichage et de recrutement sur cette opération débutera jeudi prochain, 9 décembre, selon le maire.
Cette opération devrait durer le temps de l'Etat d'urgence instauré en France, depuis les attentats du 13 novembre à Paris, a expliqué Roberd Ménard.
Ces patrouilles s'effectueront à pied devant les écoles et les bâtiments publics de la ville.
Ces hommes ne seront pas armés mais "équipés de moyens de transmission pour alerter les services de police" au besoin.
Le préfet de l’Hérault demande au maire de Béziers de renoncer à son initiative d’une "garde biterroise"
Les missions de sécurité publique assurées par les maires sont encadrées par des dispositions législatives et réglementaires, qui prévoient que les personnels intervenants doivent être des fonctionnaires territoriaux agréées par le représentant de l’État et le procureur de la République.
Cette annonce, présentée comme s’inscrivant dans le cadre de l’état d’urgence n’a fait l’objet d’aucune concertation préalable avec les services de l’État, ni de délibération du conseil municipal de la ville. Enfin, elle fait référence à la notion de «collaborateur occasionnel du service public», cadre limité par la jurisprudence à des situations d’urgence, ou à un événement local exceptionnel, et donc aucunement adapté aux missions que le maire de Béziers entend assigner à sa «garde biterroise» déclare le préfet de l'Hérault, dans un communiqué, daté de 19h, ce mardi.
Le préfet de l’Hérault demande donc au maire de Béziers de renoncer à son initiative telle que présentée et dissuade les éventuels candidats de se porter volontaire à ces fonctions.