Michel Issert, maire de Saint-Bauzille-de-Putois, dans l'Hérault a décidé de démissionner. Il proteste ainsi contre l'arrivée de 87 migrants dans sa commune, imposée par le préfet de l'Hérault. C'est une rencontre, jeudi, avec le représentant de l'Etat qui semble avoir motivé sa décision finale.
Le maire de Saint-Bauzille-de-Putois l'a annoncé, ce vendredi midi, lors d'une inauguration, il démissionne.
Cette décision fait suite à une semaine de polémique dans sa commune, sur l'accueil de 87 des 207 migrants de Calais que doit héberger l'Hérault dans les prochaines semaines. Des personnes majeures et célibataires.
Un accueil temporaire de 9 mois maximum, selon le préfet, dans un centre d'accueil et d'orientation. Un CAO qui sera situé dans les locaux de la station Cévennes, site anciennement appelé "Centre de pleine nature des Lutins Cévenols".
Quant à la démission du maire, elle devra, pour être effective, être notifiée par lettre recommandée au préfet qui a un délai d'un mois pour l'accepter ou non.
"ON FAIT ÇA DANS NOTRE DOS"
"On fait ça dans notre dos", regrette le maire, pour qui "il est inadmissible que sa commune accueille 87 migrants alors que le département de l'Hérault devrait en accueillir 207 au total".
"J'ai écrit au préfet pour lui dire que Saint-Bauzille était une terre d'accueil et que nous acceptons bien sûr de discuter avec les services préfectoraux sous réserve que le préfet ne nous impose pas un dictat.", précise Michel Issert, qui demande la suspension de la procédure d'accueil.
Selon nos confrères de France bleu Hérault, le préfet s'est rendu à Saint-Bauzille de Putois jeudi pour rencontrer le maire qui estime ne pas avoir de réponses, le maire considère que 87 migrants pour 1.700 habitants, c'est trop.
Nous avons eu une fin de non recevoir" explique Michel Issert, le maire de Saint-Bauzille-de-Putois.
Ecoutez son témoignage vendredi midi sur France Bleu hérault.
Une lettre aux administrés de Saint-Bauzille pour expliquer sa position
Michel Issert a écrit à ses administrés pour signifier sa position et a par ailleurs mis à leur disposition une "urne" en mairie "pour qu'ils puissent donner leur avis", tout en refusant de parler de "référendum", comme Robert Ménard à Béziers.
Le préfet s'est rendu jeudi matin à une "réunion de concertation" à Saint-Bauzille-de-Putois, puis est intervenu lors du Conseil municipal le soir. Il "tenait à répondre aux interrogations des élus et des administrés et à expliquer qu'un Centre d'accueil et d'orientation (CAO) est une structure à vocation éphémère", d'une durée de neuf mois.