L’état de santé des abattoirs normands en question

Que peut faire la Région Normandie pour défendre le secteur des abattoirs à la santé fragile ? Le CESER saisi du sujet par le président Hervé Morin (UDI) avance quelques pistes adoptées ce jeudi en assemblée plénière.

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Le Conseil Economique Social et Environnemental de la Région se penche sur l’état de santé des abattoirs normands. Il recommande en premier lieu de faire du maintien des capacités actuelles d’abattage un objectif stratégique.
"Le maintien de ce maillage en région apparaît au CESER indispensable et revêt à bien des égards un caractère stratégique" écrit Sophie Chaussy, rapporteur de l’avis. Cet objectif doit s’accompagner selon elle, par "une incitation soutenue à la modernisation des équipements", une réflexion sur les conditions d’intervention "optimales" des pouvoirs publics, l’encouragement aux "démarches collectives" en amont et en aval de la filière et "une inflexion nouvelle" à certaines politiques au profit d’une "consolidation" de l’outil. 

Cette saisine intervient alors que le secteur qui compte 3.000 salariés répartis dans une vingtaine d’établissements doit compter avec des marges "faibles" et à des capacités "sous-utilisées".
Ces handicaps ne sont pas propres à la Normandie : elles viennent en particulier d’une diminution sur le long terme de la consommation de viande à l’exception de celle provenant de volailles.
Dans la région, le secteur a été frappé récemment par l’arrêt des abattoirs municipaux de Forges-les-Eaux et de Cherbourg ainsi que par la restructuration des Abattoirs industriels de la Manche (AIM) à Sainte-Cécile. Une fragilisation durable du secteur aurait des conséquences en amont sur l’élevage bien représenté en Normandie avec une quatrième place, sur treize régions, pour les troupeaux bovin et porcin. La crainte est de voir des prairies transformées en champs de céréales. Rien de plus facile alors que les produits de l’élevage sont peu rémunérateurs et les crises récurrentes.

Une politique régionale ? 

Une politique régionale dans ce domaine d’activité charnière entre l’élevage et la transformation de produits carnés reste toutefois difficile à mettre en œuvre. L’outil de production diversifié est constitué de quelques gros établissements dépendant de grands groupes et de plus petits pour la plupart indépendants.
Les premiers dont les capacités dépassent les 20.000 tonnes comme LDC à La Chapelle d’Andaine, Socopa-Bigard à Coutances, Gacé et Le Neubourg Terrena à Villers-Bocage et Alençon dépendent de stratégies internationales décidées hors de Normandie.
Les seconds, parfois sous DSP,  peuvent être d’une taille très modeste comme l’abattoir de Saint-Fulgent-des-Ormes détenu par un agriculteur qui abat de l’ordre de 250 tonnes par an. C’est probablement en direction de ces abattoirs indépendants qui représentent seulement 15 à 20% des capacités d’abattage normandes que l’action de la Région pourra s’orienter avec le maximum d’efficacité. 
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