Cette semaine une institutrice de Feytiat a été déférée, soupçonnée d'avoir commis des actes de violences contre 21 enfants en quatre ans. À quel moment les parents se sont-ils alertés ? La pédopsychiatre Marie-Michèle Bourrat explique comment prendre en compte la parole de son enfant.
Au printemps 2015 des parents de l'école maternelle de Feytiat (Haute-Vienne), ont décidé d'alerter le rectorat sur des violences physiques et psychologiques dont auraient été victimes les élèves de la petite section de maternelle (élèves de moins de 4 ans) dont l'enseignante avait la charge.
"Nous avons réuni de nombreux témoignages : tapes sur la nuque, enfants secoués, témoignages de tout petits racontant leur angoisse d'être mis dans le +placard aux sorcières+, humiliations, brimades... la liste est sans fin", a raconté à l'AFP une mère de famille, porte-parole du collectif, qui souhaite rester anonyme.
Placée en garde-à-vue le 24 juin, l'institutrice a été déférée devant le parquet jeudi.
Quand et pourquoi agir ?
"J'ai beaucoup de culpabilité car elle a essayé de me prévenir, quinze jours après la rentrée, que cette maîtresse criait beaucoup. [...] J'ai eu tendance à lui dire que c'était normal, à l'école une maîtresse doit se faire respecter, et que pour trente petits bouts de choux qui viennent de rentrer à l'école, il y a des règles à respecter, et puis c'est comme ça. [...] ", témoigne une mère d'enfant, qui s'est finalement alertée en échangeant avec d'autres parents d'élèves.
Être attentif aux vérités successives de l'enfant
Ce n'est pas toujours facile de mesurer la véracité des paroles des enfants. La pédopsychiatre Marie-Michèle Bourrat donne quelques conseils : "quand on trouve que le comportement de son enfant se modifie, il n'a plus la même envie d'aller à l'école le matin, il ne parle pas de ce qu'il s'est passé à l'école, [...]. Il faut interroger les enfants avec des questions directes {...]. Ça ne veut pas dire croire immédiatement la parole de l'enfant, qui a des vérités successives."