Histoires 14-18 : les "poilus" d'Alaska

Deuxième page consacrée au front des Vosges. Un front où la question du ravitaillement était une véritable préoccupation, particulièrement par temps de neige, ce qui fut le cas lors du premier hiver. Une solution, alors inédite, fut proposée côté français : avoir recours à des chiens de traîneaux.

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Le capitaine Louis Moufflet et le lieutenant René Haas eurent bien du mal à convaincre l'état-major de l'armée des Vosges. Des chiens pour remplacer la cavalerie, arme aristocratique par excellence ! Mais les deux officiers, qui connaissaient le Grand Nord, finirent par obtenir, en juillet 1915, le feu vert et les crédits pour acheter chiens et traîneaux en Amérique du Nord.
 
En réalité, une centaine de chiens seulement (sur 440) furent trouvés en Alaska. Comme il fallait faire vite, les autres furent achetés au Québec et au Labrador, dans un Canada plus sensible à la cause de la France.

Les USA, eux étaient neutres et les espions allemands y étaient nombreux. Certains tentèrent d'empoisonner les chiens. Enfin, la traversée de l'Atlantique se faisait sous la menace des redoutables U-boot, les sous-marins allemands qui coulaient les navires sans sommations.

Le 15 décembre 1915, deux ans avant l'entrée en guerre des USA, ces premiers combattants américains furent débarqués au Havre. Et avec eux, le plus célèbre des conducteurs de traîneaux à chiens d’Alaska, le musher Scotty Allan, l’homme qui inspira Jack London. Il était chargé de former les chasseurs alpins à la conduite de ces attelages inconnus pour eux.
Quelques semaines plus tard, hommes et bêtes rejoignaient le front des Vosges.

Laurent Parisot vous raconte en images l'aventure de ces "poilus d'Alaska".

Source archives : - Pathé Gaumont - Collection Privée J-C Fombaron ©France 3
Vous aurez remarqué qu'on voit peu d'authentiques chiens esquimaux sur ces images d'archives... comme tous les combattants, le bataillon subit en effet de lourdes pertes. Les chiens tombés au combat étaient remplacés, au fur et à mesure, par des chiens... français. Moins efficaces, car bien sûr moins disciplinés ! Mais la persistance de ces équipages jusqu'à la fin de la guerre prouve en tous cas que l'idée des deux officiers était bonne.

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