Valls en Meuse : 100 millions d'investissement chinois et l'espoir de 200 emplois

Le Premier ministre, s'est rendu en Meuse, lundi 21 mars 2016 pour rencontrer l’industriel chinois INESA, porteur d'un projet d'usine de fabrication de LED à Verdun et visiter à Commercy, l’usine Safran-Albany.

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Cent millions d'euros d'investissement et le Premier ministre en invité d'honneur à 15h : l'entreprise chinoise INESA a posé lundi 21 mars 2016 la première pierre de son usine de LED à Verdun, dans la Meuse, qui doit voir le jour d'ici la fin de l'année 2017.

C'est "parce que la France, c'est le coeur de l'Europe" que l'entreprise chinoise, dont la ville de Shangaï est l'unique actionnaire, a choisi la Meuse pour construire sa première usine hors de Chine, a expliqué à l'AFP le directeur de l'entité Europe d'Inesa, M. Zhaoqi Meng.

Le futur site, une plateforme de 15 ha implantée à quelques encablures de la gare Meuse TGV, qui relie Paris ou l'aéroport Roissy-Charles-de-Gaulle en à peine une heure, devrait employer quelque 200 salariés, dont un quart environ seront des chercheurs et des ingénieurs du centre de recherche et développement.

Manuel Valls à inauguré, lundi 21 mars 2016, tout prêt de la gare TGV Meuse, le site de la future usine chinoise de lumières LEDS qui verra le jour fin 2017. A la clé au minimum 200 emplois. Un gros projet qui vise le marché européen et africain. ©France 3 Lorraine


"A peu près 15% des ingénieurs et techniciens seront des Chinois. Le reste, entre 80 et 85% du total des employés, seront des Français", a précisé M. Meng, soulignant l'importance du "Made in France" pour conquérir le marché européen, où "les produits qui viennent de Chine ont une mauvaise image".

Mise en danger d'un industriel français ?

Mais des français s'inquiètent de ce soutien des pouvoirs publics et de l'arrivée de cette unité de fabrication chinoise. Ceux d'Eclatec, une entreprise Meurthe-et-Mosellane de fabrication d'éclairage public. A travers une tribune, sa direction estime que cette implantation la met en grand danger économique.
Elle a signé pour cela une tribune chez nos confrères de l'Est Républicain. Et propose aux internautes de lui apporter leur soutien à travers une adresse mail dédiée reagissez@eclatec.com.

3 milliards d'euros pour aider des agglomérations à s'équiper

Avec son installation en Meuse, INESA entend notamment convaincre des municipalités, des aéroports, des usines de s'équiper en LED, ces ampoules qui consomment 80% moins d'électricité que les traditionnelles ampoules à incandescence.
L'entreprise, bras armé de la Chine dans le domaine des Led, est même prête à mettre 3 milliards d'euros sur la table pour aider des agglomérations à s'équiper, comptant se faire rembourser sur les économies d'énergie.
INESA compte aussi sur le soutien du gouvernement français, dont le chef, Manuel Valls, avait signé en Chine l'accord pour l'installation de l'usine le 29 janvier 2015.

En parallèle de l'usine de Meuse, INESA "entend réaliser un programme d'acquisitions ambitieux pour lui conférer une force de frappe de 12.000 à 15.000 salariés en Europe", selon un communiqué de l'entreprise.
Outre son positionnement géographique proche de Paris mais aussi de l'Allemagne, la Meuse n'était pas une terre totalement inconnue pour INESA, qui travaille depuis plusieurs années avec le groupe d'électronique français Arelis, dont le siège social est situé dans ce département fortement touché par les restructurations militaires ces dernières années.
Des ingénieurs d'Arelis seront d'ailleurs également installés dans ce centre de recherche, a confirmé le président de cette entreprise, Pascal Veillat.


Une visite chez Safran

A la recherche de nouveaux pourvoyeurs d'emplois, la Meuse accélère sa mutation vers les nouvelles technologies: à Commercy, le motoriste aéronautique Safran et son partenaire américain Albany ont ouvert une nouvelle usine en 2014, inaugurée par François Hollande le 24 novembre, lors de sa visite annuelle de communication. Le site, que Manuel Valls a également visitéce lundi vers 16h30, devrait générer 400 emplois directs à l'horizon 2018.

L'usine "a permis de mener une action de reconquête industrielle dans un bassin d'emploi fragile", selon Matignon. Une fragilité due aux décisions gouvernementales successives par une saignée dramatique pour l'économie locale au nom des restructurations militaires.

Pas de Terra Lorraine bis !

Mais dans cette région, où le FN a dépassé les 40% aux dernières régionales, la triste expérience sino-mosellane Terra Lorraine a aussi laissé un goût amer : ce pôle d'affaire franco-chinois qui devait voire le jour à Illange, en Moselle, avec le soutien de Patrick Weiten, le président du conseil départemental, et apporter 3.500 emplois, ne verra finalement jamais le jour, après avoir suscité de très grands espoirs.
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