Le front syndical contre un retour aux 39 heures à l'usine Smart de Hambach (Moselle) s'est renforcé mercredi 16 septembre 2015, la CFTC annonçant qu'elle ne poursuivrait pas en l'état les négociations avec la direction, rendant impossible la conclusion d'un accord.
La CGT et la CFDT avaient confirmé mardi 15 septembre 2015 leur intentio, annoncée dès l'issue du scrutin vendredi dernier, d'opposer leur veto à l'accord proposé par la direction et approuvé vendredi par une majorité de salariés lors du référendum interne.
Ce "pacte 2020" prévoit dès l'an prochain un retour aux 39 heures, payées 37, ainsi qu'une diminution du nombre de jours de RTT pour les cadres, en échange d'un maintien de l'emploi jusqu'en 2020.
Les positions des deux autres syndicats représentés dans l'entreprise, la CFE-CGC et la CFTC, n'étaient alors pas encore connues. A eux deux, la CFE-CGC et la CFTC pouvaient mathématiquement approuver l'accord puisqu'elles pèsent plus de 30% des voix des salariés (en l'occurrence, 46%).
Mais la CFTC a souligné mercredi 16 septembre dans un communiqué qu'"imposer unilatéralement aux salariés une augmentation de la durée du temps plein constitue une modification du contrat de travail et une atteinte au décompte légal des heures supplémentaires", soulignant la nécessité de "laisser le choix à tous les coéquipiers d'accepter ou non une modification de leur contrat de travail".
Le syndicat s'est également dit soucieux de ne pas créer de division entre les salariés, cadres et ouvriers, et a indiqué "refuser de poursuivre les négociations tant que la direction ne respectera pas l'égalité de traitement entre les salariés".
Vendredi, la quasi-majorité des 800 salariés de l'usine lorraine avaient voté à 56% pour le "pacte 2020" proposé par la direction. Toutefois, ce scrutin interne, sans valeur contraignante, avait révélé un net clivage au sein des salariés: les cadres, employés, techniciens et agents de maîtrise avaient approuvé l'accord à 74%, tandis que les ouvriers votaient +non+ à 61%.