Deux cérémonies, l'une civile l'autre militaire, se sont déroulées à Toulouse ce lundi en hommage à l'adjudant Ziaten, tué par Mohamed Merah le 11 mars 2012.
"Merci... Merci à tous d'être là". Latifa Ibn Ziaten n'a pas pu aller plus loin. Ce lundi matin, devant le complexe sportif de l'Hers où son fils a été abattu de deux balles par Merah il y a tout juste un an, Mme Ziaten est secouée par l'émotion. Quelques minutes auparavant, elle vient de dévoiler avec le maire de Toulouse une plaque qui porte le nom de son fils et la mention "Mort pour le service de la Nation"."Ils étaient les enfants de la République"
Pierre Cohen, le maire PS de Toulouse, prend la parole et rappelle que "les victimes de Mohamed Merah n’étaient pas seulement des enfants ou des adultes juifs, catholiques ou musulmans. Ils étaient nos enfants. Ils étaient tous des enfants de la République." Plus loin, le maire évoque le "vivre-ensemble" auquel les Toulousains sont attachés : "Ils l’ont prouvé lors de ce drame en restant unis et solidaires. Je sais qu’ils ne laisseront pas la haine, la lâcheté, l’indifférence, le renoncement prendre le pas sur les valeurs qui sont celles de notre ville, qui font notre richesse, qui font notre fierté.Et je sais pouvoir compter sur eux pour rappeler, partout et toujours, que ce qui nous réunit est plus important que ce qui nous sépare." La petite foule regroupée ici sous les arbres à quelques mètres du périphérique toulousain écoute, recueillie. Il y beaucoup de journalistes, des caméras, des appareils photos. Des représentants des cultes musulman, juif ou catholique. Des élus. Quelques anonymes aussi. Et puis la famille de Imad Ibn Ziaten. Et cette mère qui tente de prendre la parole, mais qui au bout de quelques mots derrière le pupitre, préfère s'arrêter. Pour elle, l'émotion est trop forte.
DIAPORAMA : la plaque hommage à Imad Ibn Ziaten est dévoilée
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Quelques minutes plus tard, ambiance différente dans la cour d'honneur du 1er Régiment du Train Parachutiste à Francazal. L'armée a tout organisé. D'un côté les élus, les invités. De l'autre, la famille et les proches. A droite, la presse derrière un cordon. Et au milieu le ministre de la défense, Jean-Yves Le Drian et le ministre des anciens combattants Kader Arif. Le ministre de la défense évoque la vie de l'adjudant Ziaten et lui remet à titre posthume les insignes de chevalier de la Légion d'Honneur. Latifa Ibn Ziaten essuie ses larmes.
Sa seconde famille
"Ce qui s'est passé le 11 mars 2012, dit Jean-Yves Le Drian, n'a pas seulement ébranlé la communauté militaire, c'est la communauté nationale qui a été touchée. Attaquer des militaires parce qu'ils sont militaires, c'est prendre l'armée pour cible, l'armée de la République". La médaille est épinglée sur un coussin pourpre. Il est remis par un parachutiste à la nièce d'Imad, Manel, 3 ans. Latifa Ibn Ziaten s'avance alors devant les journalistes. Elle dit quelques mots : "Mon fils me disait toujours qu'il avait une deuxième famille, et cette famille elle est ici", dit-elle en évoquant le 1er RTP. "C'était la famille de mon fils, c'est ma famille à moi aujourd'hui".le coeur de la Nation".
DIAPORAMA : la Légion d'honneur à Imad Ibn Ziaten
VIDEO : le reportage sur les cérémonies de la journée
A suivre ce soir sur France 3 Midi-Pyrénées, une émission spéciale "Mérah : affaire classée ?" ce lundi soir à 22h10 en direct sur l'antenne régionale et aussi sur notre site internet.