La justice ordonne le maintien en détention d'Abdelkader Merah

Le frère de Mohamed Merah, en prison depuis plus de deux ans, avait fait appel de son maintien en détention. La Cour d'appel de Paris a rejeté sa demande. 

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La cour d'appel de Paris a confirmé mardi le maintien en détention d'Abdelkader Merah, mis en examen pour complicité d'assassinats dans l'enquête sur les crimes commis par son frère Mohamed Merah en mars 2012, a appris l'AFP auprès d'avocats et de source judiciaire.

Abdelkader Merah avait fait appel devant la chambre de l'instruction d'une ordonnance d'une juge des libertés et de la détention (JLD) qui avait prolongé le 13 mars sa détention provisoire.

C'est une "décision rassurante pour les victimes et pour la société, compte tenu de faits graves et concordants et de l'attitude d'Abdelkader Merah à la barre", le 29 mars, lors de l'examen de son appel, a commenté Maître Samia Maktouf, conseil de proches d'une victime de Merah.
"C'est un soulagement pour nos clients qui ne pouvaient pas envisager de voir libre celui qui a probablement inspiré Mohamed Merah", a renchéri Me Béatrice Dubreuil.

Abdelkader Merah est un des trois mis en examen dans le dossier, avec un homme soupçonné d'avoir fourni des armes à Mohamed Merah, et un troisième dont les enquêteurs pensent qu'il aurait pu prendre part au vol du puissant scooter utilisé par Mohamed Merah.

A l'audience, l'aîné des Merah s'était lancé dans un long monologue, expliquant que la "justice d'Allah" s'imposait à celle des hommes, cette "pseudo-justice", selon des avocats présents à l'audience. Il avait réfuté toute participation aux crimes de Mohamed Merah qui n'est "pas un héros" à ses yeux. Quant à savoir si son frère est "un martyr", seul le Prophète peut le dire, avait-il argumenté, selon les mêmes sources. Il avait encore expliqué qu'il condamnait désormais les actes de son frère puisque des théologiens saoudiens venaient de le faire.

Dans un monologue souvent ambigu, il avait légitimé "le jihad avec des règles", sans les préciser, tout en semblant parfois prendre ses distances avec une action violente. Il avait conclu qu'à la place de la cour, il n'accorderait pas de libération car elle relancerait la douleur des proches des personnes tuées par son cadet à Toulouse et Montauban, trois militaires, puis trois enfants et un père juifs.

Dans son ordonnance du 13 mars, la JLD insistait sur le risque de trouble exceptionnel à l'ordre public qu'un élargissement serait susceptible d'entraîner. Selon une source proche du dossier, elle relevait également dans son ordonnance que l'ampleur de la peine encourue pour complicité d'assassinats "pourrait l'inciter à se soustraire à la justice".

Fin 2013, un JLD avait demandé une "étude de faisabilité" d'une mise en liberté, sous bracelet électronique, d'Abdelkader Merah qui s'est révélée négative. Une personne qui avait accepté de l'héberger, s'était finalement désistée, selon des sources proches du dossier.

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