La ville de Toulouse dément vouloir fermer TLT mais va lui fixer de nouveaux objectifs d'audience et de recettes

Lors du Conseil d'administration qui s'est tenu mercredi, la nouvelle municipalité de Toulouse a exigé de modifier le Contrat d'objectifs et de moyens (COM) qui la lie à TLT en y intégrant des objectifs d'audience et de recettes publicitaires. Mais la ville dément vouloir fermer TLT. 

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La nouvelle municipalité de Toulouse, par la voix de l'adjoint aux finances Sacha Briand, représentant du maire UMP Jean-Luc Moudenc, a exigé mercredi lors du conseil d'administration de Télé Toulouse (TLT) une modification du Contrat d'objectifs et de moyens (COM) qui lie la ville à la télévision locale en y introduisant des objectifs d'audience et de recettes publicitaires "exigeants" selon la ville.

La ville dément vouloir fermer TLT

Dans l'équipe de Jean-Luc Moudenc, c'est le directeur de cabinet Antoine Grézaud (ancien collaborateur de Dominique Baudis, défenseur des droits, mais prédédemment au Conseil Supérieur de l'Audiovisuel) qui suit le dossier en direct. Interrogé par France 3, il dément que les intentions de la ville et de Jean-Luc Moudenc soit de fermer TLT, comme certains médias nationaux l'ont écrit. "Au contraire, dit-il, notre intention est de trouver une solution pour pérenniser la chaîne mais il y urgence en matière de trésorerie, pour payer les salaires et les factures, et on ne peut pas faire en 7 jours ce qui n'a pas été fait en sept mois". Une manière de dire que l'ancienne équipe de Pierre Cohen a, selon lui, laissé pourrir le dossier.

Une nouvelle situation d'urgence​

TLT coûte chaque année environ 800.000 euros à la ville de Toulouse (le précédent COM prévoyait le versement de 800.000 euros par an sur 3 ans). La nouvelle municipalité de Jean-Luc Moudenc, élue notamment sur un projet de "rigueur budgétaire", tente donc de mettre des objectifs "exigeants", selon les termes d'Antoine Grézaud qui juge que "les obligations étaient jusqu'alors trop légères" face aux moyens qui sont attribués chaque année à TLT. Le COM actuel arrivant à échéance, le PDG Emmanuel Schwarzenberg va donc devoir négocier un nouveau COM avec son actionnaire majoritaire.

Des objectifs réalistes ?

Tout le problème réside dans la capacité de la chaîne à réaliser ces objectifs. Seront-ils facilement réalisables ou au contraire suffisamment ambitieux pour prendre le risque de ne pas les atteindre ? Et qu'elle sera l'attitude de la ville de Toulouse si ces objectifs ne sont pas atteints ? Réponse dans quelques mois. Mais le directeur de cabinet de Jean-Luc Moudenc veut "garantir une indépendance à 100 % de la ligne éditoriale. Pas question d'être la voix de son maître". Les nouveaux objectifs devraient, d'après nos informations, concerner les mesures d'audience et le volume des recettes en fond propres (publicité à l'antenne et sur le site internet qui pourrait être modernisé). 

Télé privée, argent public

Historiquement déficitaire, la plus ancienne télé locale privée de France n'est plus véritablement "privée" puisque la ville de Toulouse détient 51 % du capital (l'un des autres actionnaires étant le groupe Dépêche du Midi avec 20 %) et que TLT a aussi passé un contrat d'objectifs et de moyens avec le Conseil régional Midi-Pyrénées qui prévoit le versement de 500.000 euros d'argent public par an sur trois ans en contrepartie de la "régionalisation" de ses programmes.
L'ancienne municipalité emmenée par Pierre Cohen avait d'ailleurs inscrit à son programme électoral pour les municipales de 2014 de faire de TLT "un service public local de proximité".

Mettre fin au déficit

Antoine Grézaud entend aussi trouver une solution juridique pour la chaîne, qui est toujours sous surveillance du tribunal de commerce : il veut discuter avec le Conseil Régional et les autres actionnaires pour tenter de mettre fin au déficit chronique "dans l'intérêt des salariés mais aussi des sociétés de production privées de la région qui travaillent avec TLT". Mettre fin au déficit de TLT : mission impossible ? 
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