Deux jours après la mort de Rémi Fraisse sur le site du barrage de Sivens, François Hollande a exprimé sa solidarité avec les proches du jeune homme. Il appelle à la responsabilité de chacun. Manuel Valls, de son côté déplore les propos excessifs de certains politiques.
François Hollande s'est exprimé deux jours après la mort de Rémi Fraisse, militant écologiste de 21 ans, lors d'affrontements avec les forces de l'ordre sur le site du barrage contesté de Sivens. Le drame a déclenché plusieurs manifestations en France, qui ont donné lieu à des scènes de violences dans plusieurs villes lundi. Il a suscité également de nombreuses réactions politiques.
"J'ai appelé le père de Rémi Fraisse ce matin pour lui dire ma solidarité." a déclaré le chef de l'Etat. "Quand un jeune meurt, la première des réactions, c'est celle de la compassion. J'appelle les pouvoirs publics à faire toute la vérité sur ce qui s'est passé, sur les causes de la mort [de Rémi Fraisse]."
Rémi Fraisse a été victime d'une explosion dont l'enquête doit déterminer si elle a été causée par une grenade des forces de l'ordre. En attendant, les parents du jeune homme ont déposé une plainte pour homicide volontaire.
Le président de la république a affirmé : "Nous devons faire preuve de responsabilité, tous, (...) notamment dans les déclarations publiques." Les écologistes mettent en effet en cause la responsabilité de l'Etat. La députée EELV Cécile Duflot évoque "une tâche indélébile sur l'action du gouvernement". Le gouvernement temporise. Le ministre de l'Intérieur Bernard Cazeneuve dénonce l'"instrumentalisation politique d'un drame" et demande d'attendre le résultat des enquêtes en cours.
François Hollande a aussi déclaré qu'en tant que président de la République, lors de "moments éprouvants", "sa première responsabilité" était d'appeler à "l'apaisement, à la compréhension et au droit. Nous sommes dans un pays de droit", a-t-il indiqué.
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De son côté, le Premier ministre, Manuel Valls, a déploré les "propos excessifs" de certains responsables d'Europe Écologie-Les Verts (EELV), dont Cécile Duflot, qui ont mis en cause l'attitude des forces de l'ordre et du gouvernement après la mort de Rémi Fraisse.
"Après la mort d'un jeune homme, avec ces manifestations particulièrement dures, il faut être responsable. Tout propos public doit être dans la mesure, dans la retenue. On peut comprendre l'indignation, le questionnement, dans une démocratie, cela est tout à fait normal. Mais il faut faire preuve d'une très grande responsabilité. Tous les propos publics excessifs ne contribuent pas à l'apaisement", a déclaré Manuel Valls, dénonçant "des mises en cause qui ne sont pas à la hauteur du drame que nous connaissons"
