"Il est décédé (...), il ne faut pas qu'ils le sachent" : les conversations des gendarmes le soir de la mort de Rémi Fraisse à Sivens

Le Monde révèle ce mercredi les conversations des gendarmes mobiles le soir de la mort de Rémi Fraisse. Qui accréditent que les forces de l'ordre ont su immédiatement que le jeune manifestant était mort, ainsi que la cause de son décès. 

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Les gendarmes ont su immédiatement que Rémi Fraisse était décédé, selon le journal Le Monde, qui publie ce mercredi la retranscription des conversations des gendarmes mobiles sur le site de Sivens dans la nuit de 25 au 26 octobre dernier.

On savait déjà que les gendarmes, équipés de lunettes à vision nocturne, avait vu tomber Rémi Fraisse après le jet d'une grenade offensive, entre 1h40 et 1h50.

Le Monde révèle qu'à 1h53, selon la caméra d'un gendarme, un officier s'écrie : "Stop pour les F4 (NDLR : grenades lacrymogènes) ! Il est là-bas le mec. OK, pour l'instant, on le laisse".

7 minutes plus tard, un gendarme demande à un détachement d'aller récupérer le manifestant, dont on ne sait alors s'il est mort ou vivant.

A 2h03, alors qu'un infirmier des gendarmes examine le corps, on entend la voix d'un gendarme qui s'exclame, toujours selon Le Monde : "Il est décédé, le mec ! Là, c'est vachement grave… Faut pas qu'ils le sachent !"

Cette dernière phrase ("Faut pas qu'ils le sachent !") semble s'adresser aux autres manifestants qui continuent alors de s'opposer aux forces de l'ordre sur le terrain. 

Ces révélations accréditent le fait que les gendarmes ont su immédiatement que Rémi Fraisse était mort et de quelle manière. Le 6 novembre dernier, le site d'information Médiapart avait révélé que les autorités auraient tenté de cacher pendant quelques heures les raisons de la mort de Rémi Fraisse, alors que les gendarmes avaient su immédiatement qu'il avait été touché par une grenade offensive. 
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