Mort de Rémi Fraisse à Sivens : le ministre de l'Intérieur interdit définitivement les grenades offensives

Bernard Cazeneuve a dévoilé ce jeudi soir ses décisions après les conclusions du premier rapport d'enquête administrative sur les munitions des forces de l'ordre, suite à la mort de Rémi Fraisse à Sivens. Il confirme l'interdiction des grenades offensives, à l'origine de la mort de Rémi Fraisse. 

L'essentiel du jour : notre sélection exclusive
Chaque jour, notre rédaction vous réserve le meilleur de l'info régionale. Une sélection rien que pour vous, pour rester en lien avec vos régions.
France Télévisions utilise votre adresse e-mail afin de vous envoyer la newsletter "L'essentiel du jour : notre sélection exclusive". Vous pouvez vous désinscrire à tout moment via le lien en bas de cette newsletter. Notre politique de confidentialité

Après avoir suspendu les grenades offensives, utilisées par la gendarmerie uniquement, suite à la mort de Rémi Fraisse sur le site du barrage de Sivens, le ministre de l'Intérieur Bernard Cazeneuve a décidé ce jeudi de l'interdiction de ces grenades offensives pour le maintien de l'ordre.

Le ministre a indiqué avoir pris cette décision après avoir reçu mercredi soir le rapport conjoint de l'Inspection générale de la gendarmerie nationale (IGGN) et de l'inspection générale de la police nationale (IGPN) portant sur la pertinence de l'emploi de certaines munitions par les forces de l'ordre. Un second rapport, commandé à l'IGGN, sur les circonstances de la mort de Rémi Fraisse dans la nuit du 26 au 26 octobre sera remis au ministre "début décembre". 

Le ministre a précisé d'autres mesures suite à cette première enquête administrative parmi lesquelles : 

  • l'usage des grenades lacrymogènes à effet de souffle ou instantanée (GLI) en binôme avec un lanceur et un "superviseur".
  • la modification des libellés des sommations pour que les manifestants puissent distinguer le degré de réponses des forces de l'ordre. Ces sommations devront aussi s'accompagner d'annonces visuelles.
  • toutes les opérations de maintien de l'ordre seront intégralement filmées.
Ces mesures, a indiqué Bernard Cazeneuve, répondent à sa "conception du maintien de l'ordre" et à la "doctrine française du maintien de l'ordre". 

Dans son allocution, le ministre de l'Intérieur a maintes fois répété qu'il faisait "confiance à la justice" pour faire la lumière sur les circonstances de la mort de Rémi Fraisse. "Je partage l'impatience de connaître la vérité (...) mais la justice, qui est indépendante, doit travailler sereinement"

Le matin même, Bernard Cazeneuve s'était défendu sur France-Inter d'avoir "voulu cacher la vérité" sur la mort du jeune homme après les révélations du Monde et de Médiapart qui ont publié mercredi les retranscriptions des conversations entre les gendarmes au moment de la mort de Rémi Fraisse et qui accréditent le fait que les forces de l'ordre ont su très vite comment le jeune homme était mort, alors qu'il a fallu attendre deux jours pour que le procureur d'Albi confirme que la mort était due à une grenade offensive lancée par un gendarme mobile. 

Enfin, on a appris ce jeudi qu'une pétition avait été lancée contre l'interdiction des grenades offensives par les forces de l'ordre. L'Union nationale du personnel en retraite de la gendarmerie (UNRPG) et son journal, L'Essor de la gendarmerie, ont lancé cette pétition pour le "maintien" des grenades offensives à l'origine de la mort de Rémi Fraisse. "Ne désarmez pas les gendarmes!", demandent dans cette pétition l'UNRPG (45.000 adhérents) et L'Essor de la gendarmerie (35.000 lecteurs) qui constituent le plus important canal de réaction ou de revendication des quelque 100.000 gendarmes français. Du fait de leur statut militaire, ils ne disposent pas de syndicats contrairement aux policiers.
Tous les jours, recevez l’actualité de votre région par newsletter.
Tous les jours, recevez l’actualité de votre région par newsletter.
Veuillez choisir une région
France Télévisions utilise votre adresse e-mail pour vous envoyer la newsletter de votre région. Vous pouvez vous désabonner à tout moment via le lien en bas de ces newsletters. Notre politique de confidentialité
Je veux en savoir plus sur
le sujet
Veuillez choisir une région
en region
Veuillez choisir une région
sélectionner une région ou un sujet pour confirmer
Toute l'information