L'automobiliste de 27 ans qui, sous l'emprise du cannabis, a mortellement fauché un policier à Aubin (Aveyron) vendredi après-midi a été mis en examen pour meurtre aggravé sur agent de la force publique. Il a été placé sous mandat de dépôt.
Présenté dimanche matin au pôle criminel de Montpellier, Jérémy Munoz, 27 ans, en est ressorti pour aller en prison, mis en examen pour la charge la plus lourde, "homicide volontaire aggravé" sur agent de la force publique.Vendredi après-midi, dans l'Aveyron, à Aubin, près de Decazeville, il avait percuté mortellement un policier, alors qu'il cherchait à fuir après un excès de vitesse sous l'emprise du cannabis.
Jérémy Munoz avait été flashé à 95 km/h sur une route limitée à 50 km/h. Il avait alors effectué précipitamment un demi-tour en apercevant un barrage de police qui voulait l'intercepter. En repartant à vive allure, il avait alors percuté le fonctionnaire de police Benoît Vautrin, qui se dirigeait vers le barrage pour lui aussi l'intercepter. Le choc, particulièrement violent, avait projeté le policier à 60 mètres de la collision.
Selon le procureur de Montpellier, il y a " de bonnes raisons de penser qu'il n'a rien fait pour l'éviter et que le choc n'est pas involontaire". Au cours de sa garde à vue, Jérémy Munoz avait expliqué que, sans ralentir, il avait tenté d'éviter le policier qui se tenait au milieu de la route par la gauche. Après la collision, le chauffard, ancien pompier volontaire, s'était arrêté de lui même pour tenter de porter secours à la victime.
Originaire d'Albi, le sous-brigadier Benoît Vautrin était marié et père d'une fillette d'an. Il venait d'être muté en septembre dernier au commissariat de Decazeville,
Déjà condamné pour conduite sous l'emprise de stupéfiants, Jérémy Munoz, originaire de Viviez (Aveyron), venait de passer sept ans dans l'armée, au centre d'entraînement de l'infanterie au tir opérationnel (Ceito). Il encourt la réclusion criminelle à perpétuité.