Le maire UMP de Toulouse et président de Toulouse Métropole Jean-Luc Moudenc a annoncé ce jeudi des hausses de la taxe foncière et de la taxe d'habitation. Et un recours à l'emprunt. Durant la campagne des municipales 2014, il avait promis aucune augmentation d'impôts et pas de dettes.
Le maire UMP de Toulouse a annoncé lors d'une conférence de presse ce jeudi 2 avril une forte hausse de la fiscalité locale "pour préserver l'investissement", estimant que la ville, dont il est le maire depuis un an, a été placée "au bord du dépôt de bilan" par son prédécesseur le socialiste Pierre Cohen.
Forte hausse de la fiscalité locale
Les Toulousains vont donc subir dès cette année une forte hausse des impôts locaux de 15 % de la fiscalité locale. Jean-Luc Moudenc indique aujourd'hui que ce sera l'unique effort fiscal de la mandature :Pour la ville de Toulouse :
- le calcul de la taxe foncière va passer de 17,64 % à 20,29 %
- le calcul de la taxe d'habitation de 15,87 % à 18,25 %.
- la taxe foncière passe de 5,18 % à 5,96 %
- la taxe d'habitation de 14,34 % à 16,49 %
D'autres mesures d'économie
Le maire et son adjoint aux finances Sacha Briand ont présenté également toute une série de mesures d'économie pour- fin du remplacement systématique des départs à la retraite (sauf dans la police municipale et pour le personnel dans les écoles) et lutte contre l'absentéisme des agents de la mairie et de la métropole (35 millions d'euros d'économie)
- baisse des subventions aux associations (13 millions sur 5 ans, soit - 25 %)
- fin de la gratuité des cantines scolaires pour les familles modestes (environ 1/3 des familles toulousaines)
- vente de fonciers actifs immobiliers (4 millions d'euros dès 2015)
Reniement ou "taxe Cohen" ?
Durant la campagne des élections municipales de 2014, Jean-Luc Moudenc avait assuré que durant son mandat il n'augmenterait pas les impôts et ne creuserait pas la dette de la ville, comme le montre ce document de campagne distribué avant le premier tour en mars 2014 :L'autre argument de la majorité actuelle pour augmenter la fiscalité et faire des économies est la baisse des dotations de l'Etat aux collectivités locales.
De son côté le groupe politique de la majorité, présidé par François Chollet, justifie les choix de Jean-Luc Moudenc en qualifiant dans un communiqué de "taxe Cohen" cet effort fiscal.
Nouvelle bataille droite-gauche
Plusieurs élus de droite et du centre ont défendu sur les réseaux sociaux les décisions de Jean-Luc Moudenc, comme Jean-Jacques Bolzan (UDI) indiquant que la gauche a "ruiné la ville" :@francoiscarbo @jlmoudenc parce que vos amis locaux ont ruine la ville et Hollande a baissé drastiquement les dotations aux collectivités
— JJBOLZAN (@JJBolzan) 2 Avril 2015
Ces annonces ont déclenché de vives réactions d'élus ou anciens élus socialistes. François Briançon, ancien adjoint aux sports, dénonçant par exemple un "mensonge" de la part de Jean-Luc Moudenc.
Il a menti aux toulousains. @jlmoudenc annonce une hausse des impôts locaux à Toulouse
— François Briançon (@fbriancon) April 2, 2015
Jean-Luc Moudenc "renie ses promesses électorales" selon Pierre Cohen
Interrogé par France 3 Midi-Pyrénées, l'ancien maire PS de Toulouse Pierre Cohen se dit "surpris" de l'importance de la hausse fiscale annoncée par son successeur. "Dans les débats budgétaires au début de l'année, explique Pierre Cohen, le maire parlait de 4 % d'augmentation de la fiscalité pour la métropole et de zéro pour la ville. C'était donc une manoeuvre électorale pour reporter ces fortes augmentation après les élections départementales. Car il n'a pas découvert les difficultés ces dernières semaines".Pour l'ancien maire, Jean-Luc Moudenc "renie ses promesses électorales" et applique avec la hausse des impôts et la fin des cantines gratuites pour les plus démunis "un budget d'austérité qui attaque le pouvoir d'achat des Toulousains".
"Il me reproche l'état des finances, mais ne dit toujours pas quels investissements il n'aurait pas fait lui-même ces 6 dernières années", continue Pierre Cohen."Et puis quand on compare la situation des grandes villes de la même importance, Toulouse n'est pas parmi les moins bien loties".
Les deux hommes se rejoignent cependant sur un point : "Là où je suis d'accord avec lui, reconnaît Pierre Cohen qui est proche de Martine Aubry, c'est que l'Etat ne peut pas continuer à réduire drastiquement ses dotations aux collectivités locales et doit les aider à investir."