Vincent Terrail-Novès et Elisabeth Pouchelon, à qui l'on prêtait l'intention de se présenter face à la présidente par intérim, ont renoncé. La route est dégagée pour la députée malgré un vent de fronde qui souffle sur la fédération de Haute-Garonne.
Alors que, pour la première fois, les militants des Républicains vont pouvoir élire directement les présidents des fédérations départementales le week-end du 30 et 31 janvier), cet exercice de démocratie interne sera limité en Haute-Garonne... par le nombre de candidats (la clôture du dépôt des candidatures était ce lundi 11 janvier à 16 heures) : n'ont déposé de candidature que Laurence Arribagé et Emmanuel Jamin (mais d'après Laurence Arribgé, il ne disposerait pas des 182 parrainages nécessaires).
Dans un courrier que nous nous sommes procuré, la conseillère régionale Elisabeth Pouchelon fustige la gouvernance de Laurence Arribagé et annonce qu'elle ne sera finalement pas candidate.
De l'intérim à l'élection
Laurence Arribagé, députée, adjointe au maire de Toulouse, a toujours indiqué vouloir briguer la présidence des Républicains de Haute-Garonne, qu'elle occupe par intérim depuis juin dernier et la démission de ce poste de Jean-Luc Moudenc.Mais la présidente sortante doit faire face à des contestations internes de sa gouvernance depuis plusieurs mois. Jean-Marie Belin, représentant de François Fillon dans la région, avait déjà contesté son élection à la présidence par intérim estimant que les statuts du parti n'avaient pas été respectés.
Une lettre anonyme
Ces dernières semaines, l'animosité contre Laurence Arribagé s'est cristallisée. Le mauvais score des Républicains aux régionales à Toulouse et dans le département ainsi que des problèmes d'organisation ont fini par faire éclater au grand jour les tensions internes. Ainsi, mi-décembre, la conseillère régionale Elisabeth Pouchelon a démissionné avec fracas de ses responsabilités à la fédération départementale dénonçant "le fonctionnement du bureau de la fédération des Républicains 31 a profondément changé depuis le départ de Jean-Luc Moudenc".S'en est suivie une lettre anonyme envoyée à des médias toulousains, qui dénonce "un soviétisme et le laisser-aller" dans la gouvernance de la fédération. Ce groupe "d'adhérents et de militants indignés et révoltés" s'inquiète qu'après le départ de Jean-Luc Moudenc "le capital politique exceptionnel reçu se déprécie tragiquement" avec "une forte baisse du nombre d'adhérents LR 31".
Certains veulent ma place"
A ce sujet, Laurence Arribagé a répondu à nos confrères de La Tribune : "Je pense qu'il s'agit de personnes peu courageuses. Certains probablement veulent ma place. Pourtant, aucun autre candidat ne s'est présenté l'an dernier pour la présidence par intérim de la fédération. Je sais ce que je dois et à qui je le dois. Ma loyauté envers Jean-Luc Moudenc est totale. Si je suis héritière, c'est uniquement du binôme que j'ai pu former avec Jean-Luc Moudenc à partir de 2012. Mais en 2014, j'ai bien été élue députée à plus de 62%. Cela ne m'a pas été donné en héritage".
Le courrier au vitriol d'Elisabeth Pouchelon
Ces derniers jours et jusqu'à ce week-end, certains élus ont hésité à se présenter à la candidature. Vincent Terrail-Novès, maire de Balma et conseiller régional, a longtemps hésité avant de renoncer. Elisabeth Pouchelon, qui disposait largement des 182 parrainages de militants nécessaires pour se présenter a attendu le dernier moment pour prendre sa décision. Ce lundi, elle a adressé par mail une lettre au vitriol à Laurence Arribagé, que France 3 Midi-Pyrénées a pu se procurer.Je ne souhaite pas ajouter à la violence de la division"
"Je formule le voeu, poursuit l'élue régionale, que tes actes soient enfin en accord avec tes paroles : l'unité et le rassemblement ne se décrètent pas, ils se construisent (...). Soit aujourd'hui rassurée : je ne serai pas candidate à la présidence de la fédération.(...) Je ne veux pas ajouter à la violence de la division".
Contactée par France 3, Laurence Arribagé dit regretter cette attitude : "Je trouve dommage qu'elle ne se présente pas contre moi. Cela aurait eu le mérite de permettre le débat. Quand on sollicite les parrainages des militants, on va jusqu'au bout. D'ailleurs qu'Elisabeth Pouchelon produise ses parrainages, je doute qu'elle en est réellement 250 comme elle le clame".
Avant d'ajouter : "C'est un groupuscule qui s'en prend à moi et à mon entourage, qui ne reflète pas la réalité de ce que pensent les 3771 militants à jour de cotisation !".
Un candidat anti-Arribagé ?
"Je ne veux pas polémiquer, commence Emmanuel Jamin, quand on le contacte pour parler de sa candidature à la candidature. Mais rapidement, celui qui se définit lui-même "à droite de la droite" reconnaît qu'il a "un différend avec Laurence Arribagé". Il regrette que la fédération des Républicains soit "sous tutelle de la mairie de Toulouse" et que "la ruralité est à l'abandon". "Je suis un homme très libre, explique-t-il. Je dis ce que je pense et parfois on me le reproche. Mais moi je me suis interdit de faire campagne en interne pendant les élections régionales, ce qui n'est pas le cas de tout le monde !". Emmanuel Jamin milite pour "une présidence à plein-temps". Il dit ne faire partie d'aucune écurie et ne pas avoir encore choisi son champion pour la primaire.Une élection courue d'avance
Mais cette candidature, selon la présidente par intérim, ne devrait pas être validée en raison du nombre trop faible de parrainage. Laurence Arribagé, seule candidate, sera donc élue présidente des Républicains 31 le 30 janvier prochain. Mais, une fois élue, il lui faudra faire face à ces tensions internes, le tout dans un contexte très particulier : celui de la primaire à droite, qui doit se tenir en 2016, et qui s'annonce elle-aussi déchirante entre les supporters d'Alain Juppé, de François Fillon et de Bruno Lemaire et ceux de Nicolas Sarkozy, dont Laurence Arribagé !Et dans les autres départements ?
Dans l'Aveyron, le député Yves Censi est candidat à sa propre succession à la présidence de la fédération départementale des Républicains. D'après le site internet du parti, il est d'ailleurs lui-aussi le seul candidat.En revanche, dans les Hautes-Pyrénées, face au président sortant le maire de Tarbes Gérard Trémèges, on compte deux autres candidats, le maire de Vic-en-Bigorre Clément Menet et... Will Mael Nyamat, ancien militant socialiste qui voulait être candidat aux primaires de la gauche pour la présidentielle en 2011 et qui est en délicatesse avec la direction de l'UMP.
Multiplicité de candidatures aussi dans le Gers. Gérard Dubrac ne se représentant pas, Michel Gabas (maire d'Eauze), Grégory Bobbato et Pierre Tabarin sont candidats.
Les candidatures dans les autres départements n'étaient pas disponibles auprès des Républicains ce lundi.