Des anciens salariés de Molex ont obtenu gain de cause ce jeudi devant le tribunal des prud'hommes de Toulouse. 190 ex-employés de l'usine de Villemur-sur-Tarn avaient entamé une action pour licenciements illégitimes, réclamant un montant global de 22 millions d'euros.
C'est une victoire au goût amer pour les anciens salariés de Molex. Ils ont obtenu gain de cause ce jeudi devant le tribunal des prud'hommes de Toulouse. Ils avaient entamé une action pour licenciements illégitimes et la juridiction leur a donné raison. Pour le tribunal, ces licenciements sont sans cause réelle et sérieuse mais aujourd'hui l'usine est bel et bien fermée et parmi les 283 ex-employés seul un tiers a retrouvé du travail.
Quelles indemnités pour les anciens Molex ?
Les 190 anciens salariés de Molex réclamaient un montant global de 22 millions d'euros. Leur avocat, Jean-Marc Denjean, n'a pas pu chiffrer ce jeudi le montant total des indemnités accordées par les prud'hommes. Mais, dans plusieurs cas, elles dépassent les 100.000 euros, a-t-il dit. L'argent des indemnités n'est cependant pas encore dans les poches des anciens salariés, a tempéré Me Denjean. L'avocat s'attend en effet à ce que Molex fasse appel. La direction du groupe a un mois pour faire appel de la décision.
Une voie ouverte pour les salariés français
Dans un contexte de désindustrialisation française, Molex était devenu un nouveau symbole de ces entreprises jugées rentables, mais sacrifiées sur décision étrangère au nom d'une logique financière globale échappant au personnel et aux communes frappés. Cette condamnation fait écho à celle rendue en Août dernier contre Continental. L'équipementier et fabricant de pneus automobile allemand a été condamné pour défaut de motif économique et non respect des obligations de reclassement envers les 700 anciens salariés de l'usine de Clairoix (Oise).
Un combat de longue date
Les anciens salariés de l'usine Molex spécialisée dans la fabrication de connectiques pour l'automobile se battent depuis plus de 5 ans. Ils ont d'abord tenté d'empêcher la fermeture de leur site situé à Villemur-sur-tarn. En octobre 2008, la direction du groupe américain leur avait annoncé un projet de délocalisation affirmant que l'usine n'était pas assez compétitive. Le groupe est pourtant bénéficiaire, la contestation s'organise alors : grèves, manifestations... rien n'y fait. L'usine ferme en 2009, la liquidation judiciaire est prononcée en Novembre 2010. L'intersyndicale de Molex France a toujours contesté la justification économique de la fermeture. 190 anciens salariés avaient porté plainte auprès du tribunal des prud'hommes, il y a près de 4 ans en Septembre 2010.