Le Snes, principal syndicat des enseignants, appelle à la grève le jeudi 17 septembre, pour signaler son désaccord avec la réforme du collège portée par Najat Vallaud-Belkacem.
Plusieurs syndicats hostiles à la réforme du collège pour 2016 appellent les enseignants à une troisième grève le 17 septembre, a annoncé le Snes-FSU, premier syndicat du secondaire. A Toulouse, un rassemblement est prévu à 14h30 square Charles de Gaulle."Le discours de la ministre" de l'Education nationale Najat Vallaud-Belkacem, "qui se veut très apaisant, a beaucoup irrité", a expliqué Frédérique Rolet, cosecrétaire du Snes. "Quand elle parle de malentendu avec les enseignants, ce n'est pas un malentendu, les gens savent lire et écrire". La réforme du collège entrera "en vigueur à la rentrée prochaine", a réitéré la ministre mardi sur BFMTV. "Que l'intersyndicale qui s'était déjà mobilisée ( ...) décide de se mobiliser à nouveau, c'est son droit", a-t-elle dit avant l'annonce de la date de la nouvelle grève.
Le Snes estime qu'il est toujours possible de changer les textes de la réforme du collège, publiés au Journal officiel en mai au lendemain d'une première grève, suivie par 27,6% des enseignants des collèges publics selon la rue de Grenelle, le double selon l'intersyndicale. La deuxième journée de mobilisation, le 11 juin, a elle rassemblé 11,9% de grévistes, selon le ministère, un tiers selon le Snes.
Interrogée sur la capacité à mobiliser à peine deux semaines après la rentrée scolaire, Frédérique Rolet rétorque: "On ne part pas de rien". "La rentrée n'a jamais été une période facile" pour relancer un mouvement, a estimé au contraire la semaine dernière Christian Chevalier, secrétaire général du SE-Unsa, deuxième syndicat de l'éducation, qui soutient la réforme du collège.
La réforme du collège a suscité de nombreuses polémiques depuis sa présentation en mars. La suppression d'une large partie des classes bilangues et des options latin et grec ont provoqué la colère des enseignants de lettres classiques et d'allemand, ainsi que de la droite. Les syndicats anti-réforme critiquent la part d'autonomie accordée aux établissements et l'interdisciplinarité prévue (croiser deux disciplines lors d'un même cours), estimant qu'on va mettre en concurrence les collèges ainsi que les disciplines.