Un chauffeur travaillant pour l'appli illégale UberPop a été condamné ce mercredi à une forte amende et à deux mois de suspension du permis de conduire par le tribunal correctionnel de Toulouse pour exercice illégal de la profession de taxi.
Un chauffeur UberPop a été condamné ce mercredi à 1000 euros d'amende et deux mois de suspension du permis de conduire par le tribunal correctionnel de Toulouse pour exercice illégal de la profession de taxi.
Jugé le 18 juin, le parquet avait requis six mois de prison avec sursis et six mois de suspension du permis de conduire. Le tribunal n'a suivi ces réquisitions particulièrement sévères.
Un piège tendu par les taxis ?
L'homme avait été interpellé tôt un matin à l'aéroport de Toulouse-Blagnac par la police de l'air et des frontières dans des conditions un peu rocambolesques : sa cliente avait réservé sa course la veille par téléphone pour être sûre d'avoir un véhicule. L'application trouvant le véhicule le plus proche, la "tradition" est d'activer UberPop au moment où vous entrez dans le véhicule et de payer via l'appli. Mais cette cliente ne l'a pas fait et il y a eu échange d'argent entre elle et le chauffeur juste avant l'arrivée des policiers. La défense suspecte un piège tendu à son client par les taxis eux-mêmes.Il a le certificat de taxi mais pas la licence
Pour l'avocate du chauffeur, Maître Stéphanie Dupont-Baillon, cette condamnation est "très dure". Elle place surtout cet homme, qui a "son certificat de la préfecture pour exercer la profession de taxi mais n'a pas trouvé de licence" dans une impasse, toute inscription au casier judiciaire étant incompatible avec l'exercice de cette profession. Le comité de défense des taxis toulousains qui s'était constitué partie civile et réclamait 50.000 euros de dommages et intérêts : il n'a obtenu que 100 euros et la prise en charge par le prévenu des frais d'avocat . "Il eut été préférable, explique Maître Dupont-Baillon, qu'ils lui proposent une licence de taxi à louer !"Des contrôles renforcés et des incidents
Plusieurs contrôles de police ont eu lieu ces dernières semaines, renforcés depuis le mouvement d'humeur des taxis professionnels la semaine dernière : au moins 6 autres dossiers sont actuellement à l'instruction.La tension entre les chauffeurs UberPop est les taxis est à son comble : l'avocate du chauffeur condamné ce mercredi avait indiqué à l'audience que son client avait déjà été "contrôlé" par un chauffeur de taxi qui s'était fait passer pour un policier et qu'il avait eu les quatre pneus de son véhicule percés.