L'enquête sur les complicités de Mohamed Merah est terminée

INFO FRANCE 3 MIDI-PYRENEES - Les juges anti-terroristes ont clos ce vendredi l'information judiciaire sur les éventuelles complicités de Mohamed Merah et transmis le dossier au parquet. 

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Les juges d'instruction qui enquêtaient depuis 2012 sur les complicités dont a bénéficié Mohamed Merah pour commettre ses crimes à Toulouse et Montauban ont clos ce vendredi 10 juillet l'information judiciaire et transmis le dossier au parquet, a indiqué à France 3 Midi-Pyrénées la porte-parole du parquet anti-terroriste de Paris.



Trois mis en examen

Trois personnes sont mises en examen dans ce dossier dont le frère de Mohamed, Abdelkader Merah, qui est en détention provisoire depuis mars 2012. Fetah Malki est soupçonné d'avoir fourni des armes. Mohamed Meskine est en liberté sous contrôle judiciaire, soupçonné d'avoir pris part avec les frères Merah au vol du scooter avec lequel le terroriste a commis ses actes. Le parquet doit désormais décider de leur éventuel renvoi vers la Cour d'assises et des chefs d'accusation. Le procès pourrait se tenir courant 2016.

Mars 2012, à Toulouse et Montauban

Le 11 mars 2012, Mohamed Merah abat à Toulouse un militaire, Imad Ibn Ziaten, à qui il avait tendu un piège lui faisant croire qu'il voulait lui racheter sa moto. Sa mère, Latifa, a depuis monté une association "pour la jeunesse et la paix" et milite dans les établissements scolaires et les quartiers populaires contre les dangers du radicalisme religieux.
Le 15 mars 2012, Merah tue deux militaires et en blesse un autre devant un distributeur de billets à proximité de la caserne Doumerc à Montbauban. Le 19 mars, il abat trois enfants et un adulte devant l'école juive Ozar-Hatorah (devenue depuis Ohr-Torah). Identifié, il est "logé" par les policiers du Raid dans son appartement de la rue du Sergent-Vigné à Toulouse. Après 32 heures de siège, il est abattu par les policiers. 

Un "loup" pas si solitaire

Le ministre de l'Intérieur de l'époque, Claude Guéant, avait affirmé que Merah était "un loup solitaire". Mais les parties civiles ont souvent réfuté cette expression. Durant l'enquête, les juges ont découvert la radicalisation de Merah pendant ses séjours en prison, sa "formation" lors de voyages à l'étranger, les soutiens dont il a pu bénéficié pour préparer ses actes de Toulouse et Montauban. La théorie du "loup solitaire" n'a pas duré bien longtemps, même s'il sera difficile de prouver que les "complices" de Merah connaissaient réellement ses volontés. 

L'énigme du père Merah​

Le père de Mohamed Merah, Mohamed Benalel Merah, a affirmé dès 2012 que son fils avait été "recruté" par les services de renseignements français. Une thèse rejetée par les gouvernements français successifs. Début juin 2015, on apprend que le père de Merah, qui vivait en Algérie, est de retour en France depuis plusieurs semaines. Colère d'Albert Chennouf-Meyer, le père de l'une des victimes de Montauban, qui prend la direction de Toulouse "pour l'affronter". Mais la rencontre n'aura pas lieu. Interpellé, Mohamed Benalel Merah est placé immédiatement dans un avion pour l'Algérie. Albert Chennouf-Meyer et d'autres parties civiles regrettent alors l'empressement de l'Etat à expulser le père de Merah, ce qui n'a pas donné l'occasion aux juges d'instruction de l'entendre. 

Notre dossier complet sur l'affaire Merah

L'énigme Walid Larbi-Bey
Alors qu'il était plutôt silencieux en audition, Abdelkader Merah a affirmé aux enquêteurs début 2015, que le fameux "troisième homme" serait... Walid Larbi-Bey. Problème, ce ancien proche de Merah a été abattu en août 2014 à Beauzelle près de Toulouse, lors de la série de règlements de comptes liés au trafic de drogue.
Alors, Abdelkader Merah a-t-il trouvé le chemin de la vérité en apprenant la mort de Larbi-Bey, ou, au contraire, a-t-il voulu envoyer les enquêteurs sur une fausse piste invérifiable, l'homme mis en cause étant désormais mort ?
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