Abdelkader Merah, frère aîné de Mohamed Merah, et Fetha Malki sont toujours en détention dans ce dossier. Mohamed Mounir Meskine a été remis en liberté et placé sous contrôle judiciaire. Dans quelle mesure sont-ils mis en cause dans l'affaire Merah alors que l'enquête judiciaire vient d'être close ?
Alors que l'enquête judiciaire sur les éventuelles complicités dont aurait bénéficié Mohamed Merah est close, trois hommes sont mis en examen dans ce dossier, dont le frère du tueur au scooter, Abdelkader Merah. Fetha Malki, un délinquant du quartier des Izards à Toulouse, soupçonné d'avoir fourni des armes à Merah. Soupçonné d'avoir pris part au vol du scooter utilisé pour les crimes, Mohamed Mounir Meskine a été remis en liberté sous contrôle judiciaire.Abdelkader Merah
Le frère aîné de Mohamed Merah est mis en examen pour "complicité d'assassinats, association de malfaiteurs en vue de la préparation d'actes de terrorisme et vol en réunion" après l'assassinat par le tueur au scooter de 7 personnes dont 3 enfants à Toulouse et Montauban. Poursuivi pour complicité d'assassinats et écroué depuis mars 2012 à Fresnes, Abdelkader Merah, nie toute implication dans les crimes de son frère, reconnaissant seulement avoir été présent au moment du vol du scooter commis, selon lui, à son insu. C'est lui qui a reconnu l'implication d'un troisième homme dans ce vol.Il a été arrêté en mars 2012, au moment même de l'assaut contre le domicile de son frère Mohamed Merah. Il a demandé plusieurs fois sa remise en liberté, que la justice lui a refusé.
Une déclassification de documents de la Direction centrale du renseignement intérieur (DCRI) a montré par ailleurs que les deux frères avaient fait l'objet d'une surveillance suivie. Abdelkader Merah a été répertorié dès 2007 comme membre de la mouvance islamiste radicale, son jeune frère l'ayant été deux ans après. Il a reconnu devant les enquêteurs avoir été au courant des déplacements de son cadet en Afghanistan et au Pakistan à la fin 2010.
Abdelkader a raconté avoir fait quatre séjours en Egypte de plusieurs mois pour y apprendre l'arabe, étant rejoint par son jeune frère sur place pour un mois "à la fin de l'été 2010".
Fetha Malki
Fetah Malki, 32 ans, aurait fourni à Mohamed Merah l'arme qui a tué quatre personnes à l'école juive Ozar Hatorah de Toulouse en mars 2012. Ecroué le 02 juin 2013, ce délinquant toulousain est soupçonné d'avoir procuré des armes au tueur au scooter, "au moins deux armes, dont le pistolet mitrailleur Uzi", l'une des armes que portait Merah à l'école juive de Toulouse selon une source policière à l'époque. Connu de la police pour des actes de délinquance de droit commun, il a été mis en examen notamment pour complicité d'assassinats en relation avec une entreprise de nature terroriste.Il aurait également fourni le gilet pare-balles que Merah portait lors du siège de son appartement, retrouvé sur lui après l'assaut du Raid dans lequel il avait trouvé la mort le 22 mars.
Fetha Malki a également été mis en examen pour recel de vol, acquisition et cession d'armes de 1ère et 4e catégorie en relation avec une entreprise terroriste et association de malfaiteurs en vue de préparer des actes de terrorisme. Selon des sources judiciaire et proche de l'enquête, l'homme a reconnu avoir fourni des armes à Merah, tout en affirmant ne pas avoir eu connaissance de ses intentions criminelles.
Fetha Malki est actuellement toujours en détention.
Mohamed Mounir Meskine
Mohamed Meskine, 25 ans, a été mis en examen et écroué le 18 mai 2013 pour vol en réunion en lien avec une entreprise terroriste et participation à une association de malfaiteurs terroriste. Les enquêteurs le soupçonnent d'avoir été en compagnie des frères Merah pendant la journée du 6 mars 2012 et d'avoir pu prendre part ce jour-là au vol du scooter, dont Mohamed Merah s'est servi pour perpétrer ses tueries. Il a été remis en liberté sous contrôle judiciaire le 23 septembre 2013.Une commerçante affirme par ailleurs qu'il était présent lors de l'achat d'un blouson de motard que portait Mohamed Merah lors des tueries de Toulouse et Montauban. Mohamed Meskine nie avoir pris part à ce vol.
Différentes sources s'accordent pour dire qu'il s'est tourné vers l'islam il y a quelques années, sans pour autant tomber dans le fanatisme et sans qu'on sache clairement s'il a alors rompu avec la délinquance, comme il le disait, ce dont doutent les enquêteurs. Un interlocuteur qui a rencontré plusieurs fois Meskine et connaît bien les Izards dit ne pouvoir "l'imaginer une seule seconde se transformer en fanatique" et participer au vol du scooter en sachant à quoi il servirait. Au cours de leurs conversations avec lui, celui-ci disait que "ça le faisait rire qu'on croie ça", qu'il aurait pu se radicaliser. En garde à vue, le jeune homme s'est présenté comme "musulman non pratiquant" et pas comme un djihadiste, a-t-on précisé de source judiciaire.