Le lac de Téteghem, près de Dunkerque, accueille des migrants sur ses rives depuis près de 6 ans. En début d'année, ils étaient une soixantaine mais leur nombre a plus que doublé depuis. Une situation inacceptable pour le maire de la ville. Une évacuation devrait avoir lieu d'ici la fin du mois.
"Deux cents personnes qui mangent là, qui vivent là, vous imaginez la pollution que ça génère", dénonce Franck Dhersin, le maire UMP de Téteghem (Nord). "J'ai dit stop. Parce que j'ai un accord aussi avec ma population, elle est d'accord pour la présence d'une cinquantaine de migrants, mais 200, ça n'est pluis possible." "Moi, je veux les resituer à l'entrée du lac et on bloquera toutes les issues pour qu'ils ne puissent plus aller sur les autres secteurs."
Sur ce nouveau camp, seules 50 personnes seront donc acceptées. De quoi inquiéter les migrants, des Iraniens pour la plupart, dont une dizaine de familles avec enfants. "Si le nouvel endroit ne peut accueillir que 50 personnes, les autres qu'est-ce qu'ils vont faire ?", s'inquiète une femme qui vit dans le campement installé sur les rives du lac. "Moi je m'en sortirai toujours, mais il y a des femmes et des enfants ici… alors si nous devons déménager nos affaires ailleurs, qu'est-ce qui va se passer pour eux ?", s'interroge un autre exilé.
L'association Salam et le Secours Catholique - qui prennent en charge la distribution des repas sur le camp - s'inquiètent eux aussi de ce déménagement forcé, qui devrait intervenir d'ici 3 semaines / 1 mois. "Il y aura certainement d'autres camps, ça va donc prendre plus de temps, il nous faudra plus d'équipes, il faudra retourner ici à Téteghem ou ailleurs, à Bray-Dunes... peut-être qu'ils viendront aussi sur Loon-Plage", estime Jean Flamen, bénévole au Secours Catholique
Souvent surnommé "la nouvelle jungle", le camp de migrants de Téteghem avait déjà été démantelé une première fois, il y a 3 ans.