RC Lens / DNCG : vers une rétrogradation administrative en National ?

Selon L'Equipe​, le président du RC Lens, Gervais Martel, n'a toujours pas trouvé l'argent nécessaire pour financer la prochaine saison des Sang et Or en Ligue 2, alors qu'il a rendez-vous ce mercredi à la Direction Nationale du Contrôle de Gestion (DNCG).

Ce mercredi matin, c'est l'heure de vérité. Après avoir bénéficié d'un report de deux semaines, Gervais Martel se présentera à 11 heures, à Paris, devant la Direction Nationale du Contrôle de Gestion (DNCG), le "gendarme" financier du football français. Le président lensois doit convaincre l'instance indépendante que le Racing Club de Lens a les moyens d'évoluer en Ligue 2 la saison prochaine. La DNCG se basera sur les comptes de l'année écoulée et le budget prévisionnel pour la saison à venir. Elle devra surtout s'assurer que les recettes indiquées arriveront bien dans les caisses du club.

L'exercice s'annonce compliqué pour Gervais Martel. L'an dernier déjà, la DNCG avait refusé l'accession des Sang et Or en Ligue 1, estimant qu'Hafiz Mammadov, l'actionnaire majoritaire du club qui s'était engagé à injecter 18 millions d'euros, ne présentait pas les garanties financières nécessaires. Mais Lens avait saisi le CNOSF qui avait déjugé l'instance et donné un avis favorable. Même si Lens est parvenu à terminer sa saison, les experts-comptables de la DNCG attendent désormais le président lensois au tournant.

Il manquerait 10 millions d'euros

Hafiz Mammadov - qui s'était rendu en personne à la DNCG l'année dernière -  est désormais aux abonnés absents. A moins d'un incroyable retournement de situation (Le Parisien / Aujourd'hui en France indique ce mardi que le businessman azerbaïdjanais pourrait aussi être présent), Gervais Martel va devoir composer sans son associé. Début mai, il assurait avoir trouvé un nouveau partenaire prêt à mettre 15 millions d'euros sur la table. Mais selon L'Equipe, il n'avait toujours pas l'argent mardi. Le président lensois n'aurait pas réussi à obtenir un prêt de 7 millions sollicité auprès d'une banque allemande. Et son mystérieux partenaire providentiel semble avoir fait faux bond lui aussi. "La nouvelle donne pour la saison prochaine, à savoir deux montées seulement en Ligue 1 au lieu de trois, ne lui plaît pas du tout", avait déjà annoncé Gervais Martel au Parisien/Aujourdhui en France. "Cela remet le projet en question". 

D'après L'Equipe​, il manquerait aujourd'hui 10 millions d'euros pour financer la prochaine saison. Mardi, le patron des Sang et Or était à Bruxelles pour discuter avec l'homme d'affaires belge Roland Duchâtelet, propriétaire du Standard de Liège et de cinq autres clubs européens, pressenti depuis l'hiver dernier comme un possible repreneur. Mais la discussion n'aurait visiblement porté que sur la cession de trois joueurs - Wylan Cyprien, Baptiste Guillaume et Abdoul Ba -  soit sous la forme classique de transferts, soit sous la forme de pourcentages à la revente qui serviraient de garantie à un prêt de 8 millions que Duchâtelet accorderait à Lens. Un montage financier et juridique que le patron du Standard aurait déjà proposé à Martel il y a quelques temps, mais que le président lensois avait rejeté d'après L'Equipe. Il semble en effet contrevenir à l'interdiction de la "tierce propriété" des joueurs décidée par la FIFA. "Je ne suis pas intéressé par la reprise de Lens, ça n'a jamais été le cas", a déclaré mardi Roland Duchâtelet dans une interview au site belge néerlandophone Het Laatste Nieuws"Lens possède quelques joueurs qui auraient un intérêt pour notre réseau. Il n'a toujours été question que de ça. Maintenant qu'ils sont tombés en deuxième division, c'est encore plus intéressant." En clair, l'homme d'affaires belge n'est pas un philanthrope et s'il entend récupérer des joueurs lensois, ce sera à moindre coût.

Vers un nouveau feuilleton juridique ?  

Dans ce contexte, il est donc probable que la DNCG décide de rétrograder Lens en National (3e division). Gervais Martel pourra toujours faire appel, ce qui lui laissera encore un peu de temps pour ajuster son budget et/ou tenter de récupérer de l'argent. Mais tant qu'Hafiz Mammadov, propriétaire à 99.99% de la holding qui détient le club artésien, ne cèdera pas ses parts, la seule option sera de vendre davantage de joueurs pour alimenter les caisses. Au risque d'hypothéquer les chances du RC Lens, sportivement, la saison prochaine en Ligue 2.

Selon L'Equipe​, un autre scénario, plus risqué, pourrait également être envisagé : celui d'un dépôt de bilan qui permettrait à Gervais Martel d'éjecter Hafiz Mammadov et de reprendre la main avec un ou plusieurs investisseurs. Mais il faudra pour cela passer par une procédure de redressement judiciaire avec la désignation d'un administrateur par le tribunal de commerce d'Arras. Or les règlements du football français sont très clairs : "Le club qui fait l’objet d'une procédure de redressement judiciaire est, au terme de la saison, rétrogradé dans la division immédiatement inférieure à celle pour laquelle il aurait été sportivement qualifié la saison suivante" (article 103). Cette stratégie condamnerait donc - en principe - le RC Lens à une rétrogradation en National.

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