Selon L'Equipe et Le Parisien / Aujourd'hui en France, la DNCG aurait accordé quelques jours de sursis à Gervais Martel pour présenter les fonds nécessaires pour disputer la prochaine saison de Ligue 2. Si le président du RC Lens revient bredouille, les Sang et Or risquent la relégation en National.
Gervais Martel affichait un léger sourire mercredi matin à la sortie des locaux parisiens de la Ligue de Football Professionel (LFP). "Ça s'est bien passé, on a été bien entendu", a-t-il déclaré aux journalistes qui l'attendaient dehors, sans plus de précision. Selon L'Equipe et Le Parisien / Aujourd'hui en France, la Direction Nationale du Contrôle de Gestion (DNCG) - qui avait déjà reporté de deux semaines l'audition du président du RC Lens - lui aurait de nouveau accordé en effet quelques jours de sursis. Il devra revenir la semaine prochaine à Paris pour présenter les garanties financières exigées pour que les Sang et Or évoluent en Ligue 2. D'après le quotidien francilien, l'échéance serait fixée à mercredi prochain, le 17 juin.Selon Le Parisien, Gervais Martel aurait assuré à la DNCG qu'il avait constitué "un pôle d'investisseurs, dont il n'a pas donné les noms, et qu'il aurait l'argent en sa possession dans les prochains jours". Le président lensois a-t-il encore quelques atouts dans sa manche ou tente-t-il, comme l'an dernier, de jouer la montre en espérant que le vent tourne ? Mercredi en tout cas, L'Equipe indiquait que Martel n'avait toujours pas trouvé l'argent qu'il espérait et qu'il manquait encore 10 millions d'euros pour financer la prochaine saison en Ligue 2. Si le patron des Sang et Or compte faire entrer de nouveaux investisseurs, il doit en toute logique obtenir l'aval de son associé, Hafiz Mammadov, qui détient 99,99% du capital de la holding qui possède le club. Or, la rupture semble désormais totale entre les deux hommes. "On n'a pas évoqué le nom de Mammadov aujourd'hui, on se débrouille tout seul", a balancé Gervais Martel mercredi à l'issue de son audition par la DNCG.
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Selon L'Equipe - qui ne fait nullement mention d'un quelconque pôle d'investisseurs - Gervais Martel aurait présenté à la DNCG "un budget minimaliste" avec des dépenses nettement revues à la baisse. Début mai, le président lensois évoquait pourtant dans France Football un budget qui "se situera entre 25 et 30 millions d'euros". Une enveloppe énorme pour la Ligue 2, où le budget moyen se situe plutôt autour des 10 millions. En comparaison, Evian Thonon-Gaillard, autre club relégué, a récemment présenté à la DNCG un budget de 15 millions d'euros. Auxerre un budget de 13 millions.
Vendre des joueurs à tout prix mais à quel prix ?
Pour L'Equipe, Gervais Martel compterait en fait sur la vente rapide de plusieurs joueurs lensois pour boucler son budget. Mais le club artésien, menacé d'une rétrogradation en National (3e division) voire d'un possible dépôt de bilan, a-t-il les moyens de réaliser de belles transactions, comparables à celle de Dimitri Cavaré, cédé l'hiver dernier au Stade Rennais pour la jolie somme de 3.8 millions d'euros ? Selon un recruteur et un agent que nous avons contactés ces derniers jours, la valeur de certains joueurs lensois aurait diminué de moitié à cause de la relégation en Ligue 2. Si les Sang et Or descendent en National cette valeur diminuera encore. D'autant qu'il existe parfois dans certains contrats de footballeurs, des clauses de libération en cas de rétrogradation en 3e division.Du coup, les clubs intéressés par des joueurs lensois n'ont-ils pas intérêt à attendre que la DNCG sanctionne le RC Lens pour pouvoir les recruter ensuite à bas coût, voire gratuitement ? Le "mercato", le marché estival des transferts, a officiellement débuté mardi et depuis aucune transaction n'a été annoncée ou officialisée du côté de La Gaillette. Le défenseur Ludovic Baal devrait bien s'engager vendredi avec le Stade Rennais, mais il est arrivé à la fin de son contrat et son départ ne rapportera rien. A moins d'un très forte concurrence entre plusieurs clubs pour s'attacher les services des joueurs les plus cotés, les prix ne devraient donc pas flamber. Mardi, Gervais Martel avait un rendez-vous à Bruxelles avec Roland Duchâtelet, propriétaire d'une "galaxie" de six clubs en Europe, parmi lesquels le Standard de Liège et Charlton Athletic, équipe londonienne de 2e division anglaise. Cet homme d'affaires belge lorgne, depuis l'hiver dernier, sur plusieurs jeunes pousses lensoises comme Wylan Cyprien, Abdoul Ba, Baptiste Guillaume, mais aussi Jean-Philippe Gbamin et Benjamin Bourigeaud. Selon L'Equipe, les discussions n'auraient pas abouti, mais Duchâtelet et Martel pourraient se rencontrer de nouveau prochainement. "Lens possède quelques joueurs qui auraient un intérêt pour notre réseau", a reconnu le patron du Standard dans une interview mardi à Het Laatste Nieuws. "Maintenant qu'ils sont tombés en deuxième division, c'est encore plus intéressant". Roland Duchâtelet n'est pas un philanthrope et s'il entend récupérer des joueurs lensois, ce sera donc à moindre coût. Comme beaucoup de présidents de club sans doute...