Xavier Bertrand, candidat des Républicains seul en lice face à Marine Le Pen dans le Nord Pas-de-Calais-Picardie, a vivement attaqué mercredi les ténors de son parti, notamment Nicolas Sarkozy, enjoints de "se taire", et salué au contraire l'engagement de la gauche en sa faveur.
M. Bertrand a refusé le soutien de tout leader de son parti pour cet entre-deux tours. Quant à Nicolas Sarkozy, qui a déclaré que le vote FN n'était pas "immoral", "il a un devoir, de dire dans la même phrase que les dirigeants du FN, que Mme Le Pen, elle, a un comportement immoral", a estimé le député de l'Aisne sur Europe 1. "Il doit dire qu'il n'y a rien de morale républicaine dans l'attitude de quelqu'un qui ment aux gens, qui va les plonger dans davantage de malheurs, qui passe son temps à dresser les gens les uns contre les autres".
"Et en attendant, ils vont recommencer dimanche soir ou lundi leur fameux cinéma, ils vont dire qu'ils ont compris les gens, mais ils n'auront rien compris, ils sont à des kilomètres et des kilomètres et ils vont dire que tout va changer", a-t-il fustigé.
"Je passe mon temps à commenter les déclarations des uns et des autres. Mais qu'ils se taisent! Ils n'ont que quelques jours encore à patienter alors je leur dis une chose : +Si on peut pas vous enfermer, taisez-vous!+", a-t-il lancé. "Aujourd'hui, cette campagne dépasse ma personne, dépasse mon sort pour les six ans qui viennent. C'est aujourd'hui un combat pour l'idée qu'on se fait de la région Nord Pas-de-Calais-Picardie. C'est aussi d'une certaine
façon une campagne de deuxième tour sur l'idée que l'on se fait de l'engagement républicain", a déclaré M. Bertrand.
La gauche, qui s'est retirée, fait campagne pour lui ? "Une chose est certaine, c'est que nombre de dirigeants, Pierre de Saintignon notamment, Martine Aubry, ne font pas semblant de s'engager", a-t-il dit. "Mes opposants resteront mes opposants. Leur identité de gauche, ils la garderont. Mais je sais aussi qu'ils seront certainement exigeants, vigilants. En ce qui me concerne, je le dis aussi, je reste un gaulliste avec un enracinement, diront certains,
d'un homme de droite, c'est vrai, je l'assume. Je ne changerai pas (...) mais j'ai conscience que ce combat dépasse ma personne", a développé M. Bertrand.