"friendly invasion" : invasion amicale, en anglais c'est ainsi qu'après-guerre, on appela parfois la présence britannique à Montreuil-sur-Mer pendant la Grande Guerre.
De mars 1916 à janvier 1919, les militaires anglais et la population ont dû cohabiter. Une entente cordiale parfois mise à mal par les nombreuses restrictions imposées aux habitants.
L'arrivée du grand quartier général britannique a été préparée dans le plus grand secret, c'est une surprise totale pour les habitants. Leur quotidien se voit bouleversé du jour au lendemain.
Les militaires sont partout dans la ville et surtout prennent des mesures de restriction : le couvre-feu est instauré de 22 h à 5 h du matin, à deux portes de la ville, des sentinelles filtrent avec un flegme tout britannique les entrées et les sorties.
La population dira:
il n'est pas commode par les temps qui courent de sortir de chez soi.
Autre source de tension : la flambée des prix de denrées de première nécessité. Pour éviter le marché noir, un comité municipal de ravitaillement est crée en 1917, chargé de gérer les stocks et de les revendre à des prix raisonnables.
Le commerce d'alcool et du charme féminin sont strictement réglementés. Pas forcément du goût des civils attirés par un gain facile.
Le 18 janvier 1919, le grand quartier général britannique quitte Montreuil-sur-Mer. En geste de sympathie envers les habitants, une cérémonie d'adieux est organisée. Car les Anglais sont tombés sous le charme de Montreuil. Le temps de leur présence, 7 mariages anglo-français sont célébrés.
Les Anglais ont donné le goût du sport à la population avec des courts de tennis, et après leur départ, le nombre de clubs de football a été multiplié par 10.