Pour la première fois, la police a pu mettre la main sur des personnes commettant des violences sur des migrants. Parmi les sept hommes pris en flagrant délit d'agression à Loon-Plage, certains sont originaires du Pas-de-Calais. Toujours entendus, ils nient toute violence.
Dans la nuit de mercredi à jeudi, à Loon-Plage, des fonctionnaires de la police judiciaire sont parvenus à surprendre sept hommes, âgés de 24 à 44 ans, qui ont légèrement blessé quatre Kurdes irakiens. C'est la première interpellation de ce type en flagrant délit.
Les sept hommes, pour certains originaires du Pas-de-Calais, sont toujours en cours d'audition et nient toute violence. Selon Eric Fouard, procureur de la République de Dunkerque, ils expliquent " être simplement venus pour constater la présence de migrants sur le secteur". Les policiers qui sont intervenus ont cependant vu plusieurs migrants s'enfuir, poursuivis par des hommes "cagoulés et tenant quelque chose à la main". Ils ont aussi retrouvé deux barres de fer abandonnées sur le terrain.Une autre barre de fer ainsi qu'une bombe lacrymogène, ont également été saisies dans la voiture d'un des interpellés.
Une agression en lien avec celles de Calais ?
L'agression a eu lieu à Loon-Plage, le terminal du port de Dunkerque, où les migrants, venus principalement du camp tout proche de Grande-Synthe, stationnent habituellement la nuit pour grimper dans des camions empruntant ensuite les ferries pour la Grande-Bretagne, et non à Calais ou ses environs, où la plupart des actes de violence signalés auraient eu lieu."C'est la première fois que j'ai un acte similaire sur mon ressort", a souligné M. Fouard. En l'état des investigations, "je ne sais pas si ces personnes sont celles qui
se sont déjà livrées à des exactions à Calais ou ailleurs".
Depuis l'été, des mystérieuses agressions ont souvent été signalées, certaines associations évoquant même l'existence de "milices", voire de "ratonnades". Les plaintes étaient rares cependant, les migrants rechignant souvent à se rendre au commissariat par crainte d'être repérés, par absence de papiers d'identité, ou du simple fait qu'ils finissaient par disparaître en réussissant à gagner l'Angleterre.
Cette fois encore, plusieurs des migrants agressés à Loon-Plage ont refusé de témoigner.