Régionales : un ministre propose une alliance PS/Les Républicains entre les deux tours

Un ministre influent propose une alliance PS/Les Républicains entre les deux tours dans le Nord Pas-de-Calais Picardie pour les élections régionales. A droite et à gauche, c'est non !

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La proposition

C'est France Info qui a révèlé cette information dimanche soir. Selon la radio publique, un ministre, dont le nom n'est pas cité, propose que le PS, s'il arrive 3ème au 1er tour des élections régionales (derrière le FN et les Républicains) fusionne avec la liste LR. Il pense notamment à Provence-Alpes-Côte d’Azur et Nord-Pas-de-Calais Picardie. Objectif : priver le Front National d'une victoire qui lui est prédite par les sondages actuels.

Selon France Info, "plutôt que de se retirer au nom du front républicain, la liste socialiste fusionnerait avec la liste Les Républicains pour priver le FN de victoire. Le PS ne demanderait alors aucun poste exécutif, type présidence ou vice-Présidence de région. Ce serait une alliance technique notamment pour le vote le plus important : le budget."

Une proposition qui part d'un constat : en se maintenant coûte que coûte, le Parti Socialiste, dont la liste est menée par Pierre de Saintignon, a de fortes chances d'offrir la région à la liste menée par Marine Le Pen.

Les réactions à gauche

Immédiatement, cette proposition surprenante et anonyme a déclenché une vague de réactions au PS. Ce "ministre", "soit il se nomme,soit il se la ferme" a affirmé Jean-Christophe Cambadélis, le premier secrétaire du PS. "Au soir du premier tour (6 décembre, NDLR), le total des voix de gauche sera
supérieur au score de Les Républicains. La responsabilité de la gauche ne sera pas de se retirer mais d'être capable de s'unifier. De toute façon, les déclarations extrémistes de Christian Estrosi et de Xavier Bertrand sur les réfugiés empêchent désormais le front républicain
", a précisé M. Cambadélis dans un entretien accordé à Libération. 

François Lamy, proche de Martine Aubry, a également twitté : "Pas d'alliance contre nature"

 

"Le PS n'a pas décidé d'abandonner en toute hypothèse le vote républicain", relativise néanmoins Christophe Borgel, responsable des élections au PS, interrogé par l'AFP. "Mais dans les deux régions où la question peut éventuellement se poser - si tant est qu'elle se pose - les positions des têtes de listes LR sapent toute possibilité d'un vote républicain", précise-t-il. "On a treize régions, donc treize campagnes. On ne peut pas forcément appliquer le même principe (du Front républicain), automatiquement, mécaniquement, partout", nuance aussi le député PS Alexis Bachelay, qui concède que "le PS avait auparavant une position plus systématique, plus automatique". "Les lignes ont bougé dans le parti, où 50% sont pour le front républicain et 50% ne le sont plus", avance un cadre du parti. "Cambadélis le sait et la question se pose pour lui de sa capacité à se faire respecter", ajoute-t-il.

Les réactions à droite

La proposition de ce ministre fait l'objet d'un refus catégorique chez Les Républicains: "C’est la panique, ils ont déjà perdu", explique Gérald Darmanin, le maire Les Républicains de Tourcoing. Il ne veut pas cette fusion qui serait du pain béni pour le FN pourfendeur depuis longtemps de" l’UMPS". Sebastien Leprêtre, maire de La Madeleine a également réagi sur Twitter : 

Les réactions au FN

Marine Le Pen a immédiatement réagi en affirmant que l'hypothèse évoquée par le ministre renforçait son analyse : 

Florian Philippot a donné le même point de vue sur Twitter.


Le décryptage

Derrière cette proposition et les réactions officielles, un constat : le Parti Socialiste sait, au vu des sondages, de la montée du FN, de l'impopularité du gouvernement, qu'une 3ème place à l'issue du 1er tour des élections régionales en décembre, loin derrière le FN et LR est plausible. 
Se maintenir pourrait bien offrir la région à Marine Le Pen. Se retirer au profit de Xavier Bertrand, tête de liste LR, pourrait vouloir dire ne plus avoir aucun élu au Conseil régional. "On ne va pas encore se faire avoir" affirme le ministre qui a fait la proposition.  

Baroque ? Iconoclaste, cette proposition ? Pas si sûr. Une certitude : annoncer un Front républicain est de toute façon électoralement impossible à assumer aujourd'hui, bien avant le 1er tour. Les Républicains et le Parti socialiste ne peuvent évidemment adhérer à cette position officielle, qui revient à ouvrir un boulevard à Marine Le Pen, qui pourrait alors continuer à mettre les deux partis de gouvernement dans le même sac. D'où les réactions à droite et à gauche aujourd"hui.

Mais entre les deux tours, au moment de faire les comptes, les discours de LR (qui veut gagner la région) et du PS (qui ne veut pas faire gagner le FN) seront-ils les mêmes qu'en ce lundi de la mi-septembre ? 
Elections régionale : la proportionnelle avec prime majoritaire
Contrairement aux départementales, l'élection régionale se joue au scrutin de liste proportionnel à deux tours. Chaque liste qui obtient plus de 10% des voix exprimées au premier tour est qualifiée pour le second. Et lors de ce second tour, la liste qui arrive en tête bénéficie d'un "bonus majoritaire" qui lui attribue d'office 1/4 des sièges. Les sièges restant sont ensuite répartis en fonction des suffrages exprimés.

Une liste qui arrive en tête, même avec une seule voix d'avance sur le deuxième, avec plus de 33,85% des voix est assuré d'avoir plus de 50% des sièges. 
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