En Normandie, 110 sont concernées par le scandale de la Dépakine. La création d'un dispositif d'indemnisation pour les victimes, annoncé mercredi dernier par le ministère de la santé, devrait être voté au Parlement d'ici à la fin de la l'année.
"Ils ont gâché notre vie". Jennifer Leresne, 38 ans, est la mère de Jimmy. A 8 ans, "il ne parle pas, il ne sait pas marcher correctement, il fait des spasmes épileptiques qui le font chuter." La dépakine, le dépakote et la dépamide, est un médicament indiqué pour le traitement des crises d'épilepsie, des troubles bipolaires ou de la dépression. 30 à 40% des enfants exposés à la dépakine in utero souffrent de troubles neuro-comportementaux, 11% de malformations.
"Ils ont gâché notre vie" Jennifer Leresne, mère d'un enfant de 8 ans.
Manuella Hamelin, 37 ans est la mère de deux filles et deux garçons. Pendant ses quatre grosesses, elle prenait l'anti-épileptique. Elle a commencé à s'interroger en observant certains troubles pendant la croissance de ses enfants. Cependant, personne dans son entourage médical ne mentionnait l'impact de la dépakine."On ne m'a jamais mise en garde. Il y a quelques infimières, quelques internes, qui ont osé m'en parler mais mon neurologue, il a fallut que ce soit moi qui lui réclame d'arrêter le traitement lorsque j'étais enceinte de Sasha, mon dernier enfant." Selon Aurélie Dufour, la délégué normande de l'Apesac, Association d’Aide aux Parents d'Enfants souffrant du Syndrome de l'Anti-Convulsivant, 22 familles dans la Manche et 110 en Normandie sont en attente des indémnisations promises par l'état mercredi dernier. En effet, "les familles s'endettent pour payer les soins de leurs enfants."
"On ne m'a jamais mise en garde", Manuella Hamelin, mère de 4 enfants
Un scandale sanitaire national
L'ampleur du "scandale" sanitaire lié au valproate de sodium, la substance active de l'antiépileptique Dépakine, a été révélée mercredi par le ministère français de la Santé, qui a reconnu que plus de 14.000 femmes enceintes avaient été "exposées" entre 2007 et 2014 à ce médicament nocif pour le foetus. Marine Martin, la présidente de l'Association d'aide aux parents d'enfants souffrant du syndrome de l'anticonvulsivant (Apesac), qui alerte depuis 2011 sur les dangers du valproate et n'hésite pas à parler de "scandale d'Etat", s'en est prise mercredi au laboratoire Sanofi. "J'attends que Sanofi s'exprime car aujourd'hui ils sont dans un silence total et le mépris des victimes. J'espère que le gouvernement saura être ferme et les obliger à participer au fonds d'indemnisation", a-t-elle dit.Itv2: Jennifer Leresne, mère de Jimmy, 8 ans
itv3: Aurélie Dufour, déléguée Ndie et sec. nationale de l'APESAC (Association d’Aide
aux Parents d'Enfants souffrant du Syndrome de l'Anti-Convulsivant)