Takieddine admet un "rôle dans la conclusion" du contrat Agosta avec le Pakistan mais a rejeté toute implication dans le financement de la campagne d'Edouard Balladur en 1995.
Ziad Takieddine a "revendiqué" dans un entretien à l'AFP avoir "joué un rôle de facilitateur dans la conclusion" en 1994 d'un contrat de vente de sous-marins au Pakistan mais a rejeté toute implication dans le financement de la campagne d'Edouard Balladur en 1995.
Dans le volet financier de l'affaire Karachi, plusieurs témoins ont accusé les hommes d'affaires Ziad Takieddine et Abdulrahmane El Assir, mis en examen, d'avoir été imposés à la dernière minute lors de la signature des contrats Agosta avec le Pakistan, et Sawari II avec l'Arabie Saoudite. "Avec le
Pakistan, j'ai joué un rôle pour introduire El Assir (son associé, ndlr) auprès des autorités françaises", a dit M. Takieddine qui niait jusqu'à présent tout rôle d'intermédiaire dans ce contrat Agosta.
La réaction de Magali Drouet
Fille de l'une des victime de l'attentat de Karachi, la Cherbourgeoise, et réprésentante des familles de victime, Magali Drouet a vivement réagi sur son compte Twitter Validité de l'enquête ?
Par ailleurs, La cour d'appel de Paris se prononce lundi sur la validité de l'enquête sur le volet financier de l'affaire Karachi, contestée par Ziad
Takieddine, Nicolas Bazire et Thierry Gaubert, tous trois mis en examen. Pour l'essentiel, les trois hommes mettent en cause le travail des juges, estimant
qu'ils ont travaillé pendant plusieurs semaines "hors saisine", en dehors du champ de leurs investigations. L'affaire avait été examinée par la chambre de l'instruction le 11 juin. Les avocats des trois hommes mis en examen demandaient par conséquent la levée de la mise en examen de leurs clients et l'annulation de l'enquête. Le parquet général a préconisé le rejet de leurs requêtes, estimant au contraire que les juges ont soigneusement explicité les raisons de leurs investigations et que celles-ci s'inscrivent dans le champ de leur saisine.
Takieddine s'attaque au juge Van Ruymbeke
Ziad Takieddine a accusé samedi le juge Renaud Van Ruymbeke de "détournement de procédure" en n'enquêtant pas dans le volet financier de l'affaire Karachi, sur l'arrêt des commissions liées au contrat Agosta, signé avec le Pakistan en 1994.
"Il n'y a pas eu de problème d'exécution du contrat tel qu'il a été signé. Le problème serait apparu après l'arrêt des commissions" décidé en 1996 par Jacques Chirac et Dominique de Villepin, a déclaré ZiadTakieddine.
"Il n'y a pas eu de problème jusqu'au jour où la France a décidé unilatéralement de ne pas respecter le contrat", a insisté M. Takieddine, qui affirme avoir évoqué devant le juge, en octobre 2011, son propre "rôle dans la préparation du contrat". L'homme d'affaires a, à plusieurs reprises, accusé M. de Villepin d'avoir détourné les commissions vers d'autres intermédiaires. Mais le juge d'instruction "n'a jamais mené une quelconque enquête dans ce sens", accuse-t-il.
Pour lui, le juge a concentré son enquête exclusivement sur le financement de la campagne présidentielle de 1995 d'Edouard Balladur, mais "négligé" les responsables qui ont décidé de l'arrêt des commissions, en premier lieu, selon lui, Dominique de Villepin, alors secrétaire général de l'Elysée.
Avec AFP.