De source syndicale, la coopérative de collecte et de vente de légumes (SICA) de Saint-Pol-de-Léon, principal actionnaire de la BAI, a lancé un ultimatum aux négociateurs.
Les négociations ont repris à 15h00 ce mercredi entre la direction de la Brittany Ferries et les syndicats, dans une ambiance extrêmement tendue.
Du coup, le principal actionnaire de la compagnie maritime aurait lancé un ultimatum aux négociateurs : si aucun accord n'est conclu d'ici demain matin 9h00, la coopérative bretonne se retirera du capital de la BAI.
Le différend entre direction et syndicats porte sur le plan d'économies de 6 millions d'euros présenté en juin dernier aux partenaires sociaux. Il se traduit par une baisse des primes, une augmentation du temps de travail et quelques suppressions de postes, notamment à Cherbourg.
Sur les primes et le temps de travail, la CGT et la CFDT ne veulent rien lâcher.
Pour le syndicat CFDT, il serait préférable d'envisager une recapitalisation. Brittany Ferries a dégagé l'an dernier un chiffre d'affaires de 370 millions d'euros.
Mais les deux actionnaires proncipaux, la SICA et le Crédit Agricole ne semblent pas envisager le renforcement des fonds propres de la compagnie, pourtant en situation particulièrement délicate. Elle perd l'argent depuis trois ans et son trafic sur le transmanche ne progresse plus.
Son déficit a atteint 18 millions d'euros l'an dernier après une perte 16 millions en 2010 et de 8 millions en 2009.
Confrontée à la hausse du prix du carburant et à une faible livre sterling par rapport à l'euro, la compagnie doit sortir de cet engrenage, mais plus de 80 % de ses passagers sont anglais.
Une situation qui n'est pas sans inquiéter non plus les élus régionaux de Bretagne et de Basse-Normandie qui ont fait pression sur la direction de la BAI pour engager les négociations samedi dernier. La majeure partie de la flotte de la Brittany Ferries a en effet été financée par des sociétés d'économie mixte dont le capital est détenu par les deux régions.