L'autorité allemande de la sécurité alimentaire a engagé une expertise portant sur les travaux du chercheur caennais Gilles-Eric Séralini qui démontre la toxicité du maïs NK 603 de Monsanto.
Cette étude fait le tour du monde.
Ce mercredi, c'est l'Allemagne qui s'en empare, alors que la Russie a décidé de suspendre ses importations de maïs OGM de chez Monsanto.
A Berlin, l'Institut fédéral pour l'évaluation des risques (BfR) veut analyser cette étude. Il a pris contact avec ses auteurs afin d'éclaircir les "questions qu'elle soulève".
Le BfR, qui transmet des informations collectées au niveau national et ses résultats d'expertise à l'EFSA, l'Agence chargée de la sécurité des aliments en Europe, rendra les résultats de son expertise publics à son tour.
La Commission européenne a annoncé ce mercredi avoir saisi l'EFSA pour examiner les résultats de l'étude du professeur Séralini et promet d'en "tirer les conséquences".
L'étude, réalisée par l'équipe de Gilles-Eric Séralini, professeur de biologie moléculaire à l'Université de Caen, démontre que des rats nourris avec du maïs génétiquement modifié, commercialisé par le géant agro-industriel Monsanto, ont été frappés au bout de 13 mois par des pathologies lourdes, notamment des tumeurs.
Le Professeur Séralini sera par ailleurs auditionné le 9 octobre conjointement par trois commissions de l'Assemblée nationale : Développement durable, Affaires économiques, et Affaires sociales.
Le président de la commission du Développement durable, Jean-Paul Chanteguet (PS), a jugé inquiétants les résultats de cette étude et considéré que cela confirme le bien fondé du moratoire des cultures OGM en France.Ces travaux d'une longueur inédite (deux ans) affirment que les rats nourris avec du maïs NK 603 de Monsanto --et pour certains avec de l'eau comprenant de l'herbicide Roundup auquel ce maïs transgénique résiste-- développent beaucoup plus de tumeurs cancéreuses.
Ce mercredi, le ministre de l'Agriculture Stéphane Le Foll a estimé nécessaire de revoir les protocoles d'autorisation des produits OGM à l'échelle européenne, et ce, que l'étude du professeur Gilles-Eric Séralini soit validée ou non.
En début de semaine, le chercheur s'est dit attaqué de manière extrêmement malhonnête par des lobbies en réponse aux critiques sur son étude.