Un projet d'accord entre les syndicats et la direction de la compagnie maritime, dont les bateaux sont immobilisés depuis une semaine, doit être ratifié par les marins ce jeudi matin.

Syndicats et direction de la Brittany Ferries sont donc finalement parvenus à un accord la nuit dernière à Roscoff, siège da la compagnie, sur les principaux points au centre d'un conflit qui paralyse la compagnie.

L'accord devait être soumis aux salariés ce matin et signé avant 10h00.

"Personne ne sait véritablement ce qu'il y a dedans et notre rôle c'est d'en informer le plus grand nombre pour avoir un maximum de retours et savoir si, effectivement, on est en mesure de signer ou pas", expliquait Jean-Paul Corbel, représentant CFDT des personnels navigants (hors officiers) hier soir.

Tout n'est sans doute pas satisfaisant dès lors qu'il s'agit d'une révision complète des conditions de travail des personnels, mais c'est la survie de l'entreprise qui est en jeu aujourd'hui et les représentants des salariés en ont bien conscience.

Mais selon le délégué CFDT, "on n'est pas certains que cet accord fondamentalement va permettre de garantir la pérennité de l'entreprise".

Toutefois, les syndicats ont obtenu quelques avancées par rapport au projet d'accord initial, sur les rémunérations et le temps de travail, notamment, mais par rapport aux accords antérieurs qui prévalaient à la Brittany Ferries, "c'est un grand pas en arrière", a estimé Michel Le Cavorzin, délégué CGT.



Face à la situation "extrêmement préoccupante" de la compagnie, le Conseil régional de Bretagne pourrait envisager "d'anticiper des investissements" prochainement imposés au plan européen.


"Le Conseil régional est totalement disposé à anticiper les investissements nécessaires" pour permettre à l'armement de se mettre en conformité avec les conditions nouvelles décidées au plan européen, a déclaré à l'AFP Gérard Lahellec, vice-président en charge des transports.

La Région est "extrêmement préoccupée" par la situation de la compagnie qui représente "une menace pour toute l'économie bretonne", a estimé l'élu. "La Région tient à la Brittany comme à la prunelle de ses yeux, tant en ce qui concerne ses activités économiques que le pavillon français" auquel elle est toujours restée attachée.

"C'est un armement d'excellence, doté d'un personnel qui constitue un atout inédit au plan européen", a-t-il dit.

La passe difficile que traverse la Brittany Ferries au plan financier est essentiellement due à "des causes exogènes" (crise économique et baisse de la livre sterling notamment, car 85% des passagers de la compagnie
sont des Britanniques), mais le conflit social qui perdure "rajoute encore aux difficultés", a déploré M. Lahellec. "La prolongation du conflit serait catastrophique", a-t-il dit.

La région Bretagne et la région Basse-Normandie financent, à des hauteurs différentes, les investissements de l'armement et "le remboursement s'effectue par l'usage", a précisé le vice-président de Région, rappelant que les liaisons assurées par la compagnie sont "la seule autoroute de la mer fonctionnant sans subvention, et en plus, sous pavillon français".

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