L'autorité européenne de sécurité des aliments (EFSA), qui juge son étude sur la toxicité du maïs Monsanto NK 603 "insuffisante", a demandé ce jeudi au chercheur caennais de lui fournir davantage d'informations.
"Sans ces éléments, il est peu probable que l'étude (sur ce maïs OGM) se révèle fiable, valide et de bonne qualité", a indiqué l'EFSA dans un communiqué.
L'examen préliminaire publié jeudi "constitue la première étape d'un processus qui se déroulera en deux phases.
Une seconde analyse, plus complète, sera publiée d'ici la fin octobre", précise l'EFSA.
L'avis préliminaire est la conclusion d'une analyse de l'article publié par le chercheur dans la revue Food and Chemical Toxicology sur les résultats de ses travaux sur l'alimentation d'un groupes de rats avec le NK 603. Maïs est extrêmement toxique, selon ses conclusions.
"L'article est d'une qualité scientifique insuffisante pour être considéré valide pour l'évaluation des risques", a jugé l'EFSA.
"La conception, le système de rapport des données et l'analyse de l'étude, tels que présentés dans le document, sont inadéquats", explique-t-elle. "Les nombreuses questions relatives à la conception et à la méthodologie de l'étude telles que décrites dans l'article impliquent qu'aucune conclusion ne peut être tirée au sujet de l'occurrence des tumeurs chez les rats testés", ajoute l'EFSA.
Elle explique avoir pour cette raison "invité les auteurs à partager certaines informations additionnelles essentielles afin de lui permettre d'acquérir la compréhension la plus complète possible de l'étude".
"Les auteurs de l'étude auront l'opportunité de fournir à l'Autorité la documentation sur laquelle ils se sont basés ainsi que les procédures relatives à leur étude afin que l'EFSA acquière la compréhension la plus complète possible de leurs travaux", explique l'agence qui a été saisie de ce dossier le 26 septembre par la Commission européenne.
L'Allemagne et la Russie ont vivement réagi à l'étude du chercheur caennais. En France, le ministre de l'Agriculture, Stéphane Le Foll a estimé nécessaire de revoir les protocoles d'autorisation des produits OGM à l'échelle européenne.
Gilles-Eric Séralini sera auditionné le 9 octobre par trois commissions de l'Assemblée Nationale, celles du Développement durable, des Affaires économiques et des Affaires sociales.